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Écho de presse

Jean Jaurès, 1904 : "Vers le but"

Dans un édito paru dans "L'Humanité", le député réaffirme son engagement socialiste tout en justifiant son soutien au Bloc des Gauches.
JaurèsJean Jaurès
Pierre Ancery

Ecrit par

Pierre Ancery

Publié le

31 mars 2017

et modifié le 24 février 2025

Dans un édito paru dans "L'Humanité", le député réaffirme son engagement socialiste tout en justifiant son soutien au Bloc des Gauches.

L'article signé Jean Jaurès qui figure en première page de L'Humanité du 18 juin 1904 débute par une métaphore qui à première vue semble assez éloignée de l'actualité du moment : celle d'un marcheur qui "va vers un but lointain" et s'enchante "de la beauté de la ville où il veut se fixer enfin", mais doit faire face à mille difficultés pendant son voyage.

 

Ce marcheur, explique Jaurès, est semblable au "prolétariat socialiste" en marche vers "la grande cité d'égalité fraternelle".

 

"L'idée en est toujours présente à son esprit. Il n'en connaît pas l'aménagement minutieux, il ne sait pas les noms de ses rues et les numéros de ses maisons. Mais il sait qu'elle n'est plus fondée sur le privilège d'une classe, sur la misère et la servitude d'une autre. Il sait que la propriété, affranchie du mode capitaliste tyrannique et étroit, y assure, sous la forme collective et sociale, le libre développement de tous les individus. Il sait que l'universelle association des travailleurs y absorbe l'esclavage des salariés, la domination des possédants. Il sait cela, […] et il s'est jeté dans la mêlée des forces, dans le fourré épais de l'intrigue politicienne où il faut qu'il se fraye un chemin."

 

C'est à la fois à une explication et à une justification de son combat politique que se livre dans cet édito le fondateur de L'Humanité, alors député du Tarn et leader du Parti socialiste français. Jaurès entend ici concilier l'affirmation d'un idéal politique et la mise en œuvre d'une stratégie politicienne pour le réaliser.

 

 

 

Il oppose ainsi l'action du marcheur, dont le voyage est "incertain", plein de "ruses de combat" et "d'accidents", à l'inertie de celui qui reste "immobile sur une hauteur", observant de loin "la beauté inviolée de l'idéal", et se condamnant ainsi à "l'impuissance éternelle".

 

"Que l'on suppose un instant l’État pleinement laïcisé, la puissance politique de l’Église anéantie, l'école émancipée de toute ingérence cléricale, l'armée démocratisée et assouplie, [...] l'institution des retraites ouvrières et paysanne amorçant une vaste organisation d'assurance sociale, les services municipaux se développant à Paris comme à Lyon et commençant à y mettre en échec le capitalisme, qui osera dire que par toutes ces voies, le socialisme n'aurait point progressé ? Or, c'est de cela qu'il s'agit. Ce sont là les problèmes immédiatement posés. C'est pour les résoudre que les socialistes s'obstinent à soutenir un gouvernement qui n'est pas réfractaire à la démocratie […]."

 

L'allusion est claire : à l'époque, Jaurès et le Parti socialiste se sont engagés en faveur du Bloc des Gauches et du gouvernement Combes (1902-1905). Cette coalition, créée en 1899 après l'affaire Dreyfus, regroupe trois forces politiques, les poincaristes, les radicaux et les socialistes, unis sur le thème de la défense républicaine.

 

Toutefois cette coalition, trop à gauche pour les modérés et trop conservatrice pour les socialistes, prendra fin en 1905.

 

Mots-clés

JaurèsJean Jaurès
Pierre Ancery

Ecrit par

Pierre Ancery

Pierre Ancery est journaliste. Il a signé des articles dans GQ, Slate, Neon, et écrit aujourd'hui pour Télérama et Je Bouquine.

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