Écho de presse

Petite histoire du Grand-Guignol, théâtre de l'horreur et du rire

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Affiche pour « Les Pantins du vice », drame en deux actes de Charles Méré, 1929 - source : Gallica-BnF

De 1897 à 1963, le théâtre du Grand-Guignol, à Paris, fit rire, pleurer et frissonner des milliers de spectateurs avec ses pièces tour à tour drôles et horribles. Parmi ses grands succès : L'Ultime torture, L'Horrible expérience, L'Homme qui a tué la mort...

De nos jours, l'expression « grand guignol » a pris un sens péjoratif et désigne, au cinéma, l'abus d'effets spectaculaires ou invraisemblables. Se souvient-on qu'elle fut, à l'origine, le nom d'un célèbre théâtre du quartier de Pigalle, à Paris ?

 

Fondé en mai 1896 au fond de l'impasse Chaptal, dans le 9e arrondissement, celui-ci porta d'abord le nom de Théâtre-Salon, avant de devenir en avril 1897, sous la houlette d'Oscar Méténier, le théâtre du Grand-Guignol.

Dès ses débuts, le Grand-Guignol représente plusieurs courtes pièces à la suite, signées Maupassant, Georges Courteline ou Jean Lorrain. L'objectif affiché est de faire rire et frémir le public avec des sujets tour à tour drôles et effrayants.

 

Un parti pris qui lui vaut, dès l'ouverture, de subir les foudres de la censure pour ses sujets jugés trop « osés », comme le raconte Le Rappel du 16 avril 1897 :

« Comme elle n'a pas grand'chose à faire en ce moment, la préfecture de police s'acharne sur les chansonniers de Montmartre.

 

Tous les agents de la sûreté disponibles sont en mission dans les différents cabarets de la butte, prenant des notes et signalant les vers qui leur ont fait monter le rouge à la face ; aussi ces pudibonds subalternes, pour donner à leurs chefs une haute idée de leur pudeur et de leurs aptitudes littéraires, signalent-ils impitoyablement les couplets où les scènes qu'ils n'ont pas l'esprit de comprendre.

 

Nous avons annoncé la fermeture du Pierrot Noir. Voici le tour du Grand-Guignol, un vrai théâtre, portant sur son programme les noms de MM. Georges Courteline, Oscar Méténier et Jean Lorrain. »

Le théâtre va pourtant continuer sur sa lancée et connaître un immense succès. Durant toute sa longue existence, le Grand-Guignol suscitera toutefois des critiques : trop violent, trop vulgaire, trop outrancier pour les spectateurs les plus prudes. Dès 1900, un critique du...

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