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Écho de presse

C'était à la Une ! Avec les réfugiés sur la frontière franco-espagnole au début de la Retirada

Janvier 1939 : la guerre d'Espagne approche de sa fin. Des milliers de républicains, militaires et civiles, tentent d'échapper à la violence en traversant les Pyrénées pour rejoindre la France. C'est le début de ce qu'on appellerait plus tard la retirada. 

C'était à la une !Guerre d'Espagneretiradapodcast

Ecrit par

RetroNews

Publié le

6 mai 2019

et modifié le 22 novembre 2024

Image de couverture

Des réfugiés au Perthus photographiés par Robert Capa, photo publiée dans Ce soir, janvier 1939 - source : RetroNews-BnF

Janvier 1939 : la guerre d'Espagne approche de sa fin. Des milliers de républicains, militaires et civiles, tentent d'échapper à la violence en traversant les Pyrénées pour rejoindre la France. C'est le début de ce qu'on appellerait plus tard la retirada. 

Lecture en partenariat avec La Fabrique de l'Histoire sur  France Culture

Cette semaine : Paris-soir du 27 janvier 1939 à écouter sur France Culture

Texte lu par Hélène Lausseur Réalisation Thomas Dutter

 

Paris-soir, 27 janvier 1939

Les troupes de Franco entrent à Barcelone

M. Jules Henry, ambassadeur de France, s'installe à Figueras

Près du Perthus, femmes, vieillards et enfants, attendent que l'on ouvre notre frontière

De notre envoyé spécial Henri Danjou

...depuis plusieurs jours, [M. Jules Henry] recensait les Français de Barcelone qui sont encore au nombre de deux cents mais qui, à l'exception d'une vingtaine, se refusent encore à quitter la capitale catalane. [...]

— Nous avons veillé au transport des archives et de notre personnel, dit-il. 

Nos préparatifs de départ furent terminés mardi à quatre heures. Il nous a fallu cinq heures en automobile pour rejoindre le port de Caldetas qui est cependant à quelques kilomètres du centre de la ville. Cela peut vous donner une idée de la difficulté du transit dans Barcelone. L'aviation nationaliste bombardait les rues et le port d'une manière incessante. C'était hallucinant.[...]

— Pendant toute la journée de mercredi je m'occupai de conduire à bord du « Sirocco » les réfugiés, le personnel de l'ambassade et les Français qui voulaient embarquer, poursuit M. Jules Henry. Une centaine de personnes furent ainsi mises en sécurité. Je pris place an milieu d'elles quand tout fut terminé. Quelques minutes avant l'embarquement une bombe tomba à deux cents mètres du « Sirocco ». Ce fut le seul incident du départ.[...]

— Le gouvernement espagnol s'est transporté dans plusieurs villes, à Gerone, à Oloste et à Figueras, où M. Alvarez del Vayo a centralisé les services de son ministère des Affaires étrangères, me dit encore M. Jules Henry. C'est à Figueras que le colonel Morel et moi-même nous nous rendrons tout d'abord, puisque la France possède un agent consulaire. Mais nous irons, chaque jour, de Figueras à Gerone, afin de garder le contact avec les autorités espagnoles.

J'ai vu, en quittant l'ambassadeur, les attachés et commissaires de l'ambassade de France à Barcelone. Ils avaient pensé un instant à se transporter dans le port de Rosas, mais il semble bien que ce port ne soit pas à l'abri d'un débarquement des troupes nationalistes. Ils sont arrivés par route, en auto, mettant sept heures pour faire un chemin qui s'effectue d'habitude en deux heures, jusqu'à Gerone. Ils ont croisé des milliers de réfugiés. Les convois sont à chaque instant bombardés. Dans Gerone, dans Figueras envahies, les fuyards couchent dans les rues, sur le seuil des maisons, dans le froid et la pluie.[...]

J'étais tout à l'heure au Perthus, à la frontière française. À cinq kilomètres de là, des femmes, des enfants et des vieillards, visiblement affamés, attendent l'heure où notre frontière s'ouvrira devant eux. Quelques privilégiés ont pu passer : des commissaires de police espagnols que leur service conduit en France, — mais ils y viennent surtout pour chercher du pain — et des femmes. Les femmes pleuraient, leurs maris avaient dû rester au poste-frontière espagnol.

— Ils ne reviendront plus, crient les femmes.

Et ce sont de très jeunes femmes et des petits enfants qui s'accrochent en pleurant à leurs robes.

— Ils seront là demain, dit pour les rassurer le commissaire Vidal, qui est chargé d'assurer l'ordre au Perthus.

Il semble bien que la frontière s'ouvrira demain matin, à l'aube, devant les malheureux qui fuient les horreurs de la guerre civile espagnole. L'idée de créer pour les recevoir une zone neutre à la frontière espagnole ne semble pas avoir reçu l'agrément du gouvernemerrt de Burgos et paraît être abandonnée. Ils seront cantonnés au Perthus, conduits à Perpignan et, de là, dirigés sur l'intérieur du pays, dans les départements où des centres d'hébergement sont prévus.

Les rares réfugiés que l'on rencontre au Perthus sont silencieux, comme s'ils étaient assommés. Ils disent qu'en Espagne, sur la route qu'ils ont faite, l'argent n'a plus cours. Ils se sont nourris en échangeant de l'huile, de l'essence contre des volailles et des œufs. Leur premier soin, en arrivant à la frontière, est d'acheter du pain et les boulangeries doivent prévoir de nouvelles fournées.

Des carabiniers encapuchonnés font, à Puygcerdan, aux émigrants, une barrière sévère. Là neige étant épaisse, ils allument de grands feux pour veiller. Escaladant des glaciers, des déserteurs espagnols arrivent, cependant, dans nos lignes, mais, partis nombreux, ils n'y parviennent qu'avec les plus grandes difficultés et les survivants racontent qu'ils ont vu dans les sentiers plusieurs cadavres dans la neige.

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