Écho de presse

L'arrivée polémique de l'obélisque de Louxor à Paris

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Érection de l'obélisque de Louxor, estampe de Théodore Jung, 1836 - source Gallica BnF

Offert à la France par le vice-roi d’Égypte Méhémet Ali, l'obélisque de Louxor fut installé en grande pompe, en 1836, sur la place de la Concorde. À l’époque, des voix s'élevèrent pour critiquer ce projet.

Comment l'un des deux obélisques érigés devant le temple de Louxor, en Égypte, par Ramsès II au XIIIe siècle avant Jésus-Christ, s'est-il retrouvé place de la Concorde, à Paris ? 

 

C'est le vice-roi d’Égypte Méhémet Ali qui, en 1830, décida d'en faire cadeau à Charles X et à la France, en signe de bonne entente entre les deux nations. Le projet de don fut supervisé par Champollion, mais aussi par le baron Isidore Taylor, homme d'art et philanthrope français nommé par le roi auprès du pacha d’Égypte.

En réalité, les deux obélisques de Louxor furent offerts, mais un seul sera ramené. Et il faudra attendre sept ans avant que celui-ci ne se dresse place de la Concorde, en plein centre de la capitale.

 

Car l'opération s'avéra terriblement compliquée : l'obélisque fait 23 mètres de haut et pèse 230 tonnes. Mais aussi coûteuse : 300 000 francs. En novembre 1830, Le Figaro note que cette somme a de quoi faire grincer des dents, quand toute une partie de la population est aux abois (il est alors question, curieusement, non pas d'un mais de trois obélisques).

« On a fait présent à la France de trois obélisques, et pour ne pas déplaire au donateur, il faut dépenser 300 ou 400 000 fr. pour les faire transporter ici.

 

Or, il a paru que, quand la France s'occupe de réforme et d'économies, ce serait un luxe fort inutile d'ajouter un budget pour 300 000 francs d'obélisques.

 

300 000 francs peuvent nourrir mille huit cents familles pendant tout l'hiver.  Mais il faut dire aussi que c'est une fort belle chose que des obélisques ; surtout trois obélisques.

 

Et d'ailleurs on désobligerait le vice-roi en les refusant ; il faut seulement se réjouir qu'il n'ait pas plu au pacha de nous donner une montagne, ou de nous faire présent du Nil. »

La question du transport de l'obélisque est dé...

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