Écho de presse

Lucky Luciano, histoire du vrai « Parrain »

le par

« Lucky » Luciano sirotant un verre à l'hôtel Excelsior de Rome, 1948 - source : WikiCommons

Désigné comme « Capo di tutti capi » (chef de tous les chefs), à compter de 1931, régnant sur la pègre new-yorkaise et organisant le crime comme une entreprise bien gérée, Salvatore Lucania, dit Lucky Luciano, fut le parrain le plus influent de la mafia sicilienne aux États-Unis.

On l’appelle « l’Innominato », le sans-nom, car son patronyme comme son surnom portent paradoxalement malheur. Ceux qui les prononcent sont sûrs de finir battus à mort, poignardés ou plus simplement descendus d’une balle en pleine tête.

« Lucky Luciano inspirait autour de lui une peur quasi religieuse, à tel point que même ses subordonnés les plus directs ne prononçaient jamais son nom et, parlant de lui, disaient toujours : “il”.

Il habitait une “suite” imposante dans un des plus beaux hôtels de New-York, où l'on ignorait son identité. »

Lucky Luciano était le plus important des chefs de la Cosa Nostra, la mafia sicilienne à New-York, organisant les activités criminelles à un niveau alors jamais atteint.

Né en 1897 en Sicile, le gamin de quatorze ans se fait rapidement une réputation de violence en créant à Manhattan, au cœur de New-York, son propre gang, affilié au célèbre Five Points Gang. Son surnom,  « le chanceux », lui viendrait de sa capacité à sortir quasiment indemne des situations les plus dangereuses.

« Et sa chance, qui lui a valu son surnom, est effectivement proverbiale. Tandis que la plupart de ses rivaux tombaient sous les rafales de mitraillettes, Lucky peut commencer à envisager aujourd’hui, en face d'un des plus beaux paysages du monde, la possibilité de mourir un jour dans son lit.

On raconte qu'il porte toujours une cotte de maille sous ses chemises à fleurs et qu'il est bardé de scapulaires.

Même lorsque Schultz [qui a travaillé pour Luciano, avant d’être jugé trop encombrant, NDLR], le chef d’un gang rival, le fit “arroser” d’une voiture lancée bord à bord contre la sienne, il s’en tira avec une égratignure à l’oreille. Le lendemain, Schultz était retrouvé sur Broadway troué comme une passoire. »

Sa violence et son manque de pitié s’accompagnent d’une grande intelligence d’organisation. Contrairement aux autres gangsters sicilie...

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