Aller au contenu principal
Se connecterS'abonner

Nos articles

Le média qui interroge les modes d'écriture de l'Histoire.

À la une
  • Arts
  • Catastrophes
  • Colonies
  • Conflits et relations internationales
  • Économie
  • Éducation
  • Environnement
  • Faits divers
  • Généalogie
  • Histoire de la presse
  • Justice
  • Médias
  • Politique
  • Religions
  • Santé
  • Sciences
  • Société
  • Sports et loisirs
  • Grand siècle
  • Siècle des Lumières
  • Révolution
  • Consulat et Empire
  • Restauration
  • Monarchie de Juillet
  • IIe Rép.
  • Second Empire
  • Commune
  • Débuts de la IIIe Rép.
  • Rép. radicale
  • Première Guerre mondiale
  • Entre-deux-guerres
  • Seconde Guerre mondiale
  • GPRF
  • IVe Rép.
  • Dossiers
  • Séries
  • Podcasts
  • Vidéos

Les archives

De 1631 à 1954, plus de 2000 titres de presse sont publiés sur RetroNews.

Explorer les journaux
Recherche avancée
RetroNews, c’est quoi ?•FAQ

Un espace digital dédié aux universitaires, aux scolaires et aux enseignants

Accéder à l'espace
Se connecterS'abonner
Recherche
RubriquesTimelineJournaux
États-UnisIranIsraël

Écho de presse

La France face à la terrible épidémie de choléra de 1832

« Partout il répand la désolation et la mort ». En mars 1832, un mal meurtrier et jusque-là inconnu frappe la France et sème la panique. En six mois, l'épidémie de choléra fera plus de 100 000 morts. 
épidémie1832maladieépidémie de choléra
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

25 août 2020

et modifié le 24 février 2025

« Partout il répand la désolation et la mort ». En mars 1832, un mal meurtrier et jusque-là inconnu frappe la France et sème la panique. En six mois, l'épidémie de choléra fera plus de 100 000 morts. 

29 mars 1832. Le Constitutionnel publie un court article particulièrement glaçant : 

« Le Cholera-Morbus est plus dangereux que la peste ; tous les climats lui sont favorables ;

il empoisonne l'air et marche avec les vents ;

partout il répand la désolation et la mort, les malades éprouvent des convulsions, des coliques, l'âme perd ses forces, une chaleur brûlante les dévore intérieurement, et cependant tous les membres sont déjà glacés du froid de la mort ;

autour d'eux une odeur fétide s'exhale de leur bouche souillée de sang et de matières vomies, alors les parents, les amis, tout s'éloigne, car deux heures après l'invasion du mal, le mourant n'est plus déjà qu'un objet d'horreur et de contagion. »

En seulement quelques jours, entre le 26 mars et le 1er avril, le choléra a déjà infesté toute la capitale. Les cadavres des victimes frappées par cette mystérieuse maladie s’accumulent. Et la peur se répand plus vite encore que le choléra lui-même. À Paris, les rues sont désertes, les échoppes closes. Les rares passants, souvent vêtus d'habits de deuil, se hâtent, le mouchoir sur la bouche. Seul le Pont-Neuf est animé : des brancards acheminent les morts et les mourants vers l’Hôtel-Dieu. 

Face à la panique, l’État  tente vainement de rassurer la population sur le risque d'être contaminé : 

« L'invasion du choléra en France paraît vraisemblable. Sans nous en effrayer, ne négligeons aucun moyen de combattre ce fléau et d’en diminuer les ravages. [...]

Le peu de danger que l'on court d'être atteint du choléra doit rassurer les esprits. Il faut donc ne pas s'inquiéter et ne penser autrement qu'à la maladie que pour exécuter les précautions propres à s'en garantir. »

Si la maladie touche d’abord les classes populaires, qui vivent alors souvent dans un environnement surpeuplé dépourvu d’installations d’hygiène, le choléra frappe bientôt aveuglément. 

Chaque jour, les journaux tiennent les comptes du nombre de morts par département.

Le 21 avril, on peut lire dans La Quotidienne : 

« — Mlle la marquise du Luart, née d’Harcourt, dame éminemment distinguée par ses vertus, sa haute piété et sa charité inépuisable, vient de succomber, jeune encore, victime de l’épidémie régnante.

« — M. Cany, chef du bureau des transports à la Bourse, est mort du choléra.

« — M. Alexandre Ange, marquis de Chauvron, est mort la nuit dernière à l’âge de 62 ans. Il était le filleul de M. le prince de Talleyrand et est mort dans un état voisin de l’indigence.

« — L’épidémie régnante vient d’enlever à l’artillerie M. le lieutenant-général baron Berge. »

Le 16 mai, le président du Conseil lui-même, Casimir Périer, est emporté par la maladie après avoir visité des malades. 

Fin mai 1832, Le Figaro écrit, non sans désarroi : 

« Ce n'est plus un journal que nous faisons, une joyeuse méchante feuille qui jette en l'air le paradoxe et la malice ; notre rôle charmant est bien changé.

Nous voilà qui tenons un registre funéraire. Plus rien de la vie d'autrefois. 

Hier encore, nous enregistrions parmi les morts le nom du plus grand naturaliste de l'Europe. Aujourd'hui c'est un autre grand nom qui vient s'étendre sur la liste funèbre, un nom illustré par toute une vie de combats : Casimir Périer est mort après avoir lutté trois semaines contre le mal. Le choléra l'a pris, cet homme si fougueux, si fort, et il l'a étouffé lentement. »

L'épidémie décroit à partir de juin, puis baisse continuellement à compter de la fin du mois d'août. Le 1er octobre, enfin, l’épidémie est considérée comme éteinte. 

En six mois, le choléra a fait plus de 100 000 morts en France, dont 20 000 à Paris et dans ses environs. 

Le pays connaîtra de nouvelles épidémies de choléra, notamment en 1854 et 1865. La maladie sera définitivement éradiquée en 1911. 

Mots-clés

épidémie1832maladieépidémie de choléra
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

Besoin d'aide ?Nos offres d'abonnementQui sommes-nous ?

Recevez RetroHebdo, les actualités de la semaine qu'il ne fallait pas manquer

C'est gratuit et vous pouvez vous désinscrire quand vous le souhaitez.

Accessibilité : Partiellement conformeCGUCGVConfidentialitéCookiesMentions légalesRSEBnFPlan du site