Écho de presse

1852 : création du bagne de Guyane

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Carte postale représentant les dortoirs du pénitencier de Cayenne, Guyane, circa 1900 - source : WikiCommons

 

Pour vider les bagnes de Toulon, Brest et Rochefort, Louis-Napoléon a demandé qu’on éloigne les condamnés « hors du territoire français ». C’est en Guyane que ces derniers seront déportés.

Le 20 février 1852, Théodore Ducos, ministre de la Marine et des Colonies, fait son rapport au prince président de la République française, sur la création d’un bagne hors du territoire métropolitain. Louis-Napoléon a, en effet, émis le souhait deux ans plus tôt de vider les bagnes de Toulon, Brest et Rochefort des 6 000 condamnés qui y sont enfermés.

« Ils grèvent notre budget d’une charge énorme, se dépravent de plus en plus et menacent incessamment la société.
Il me semble possible de rendre la peine des travaux forcés plus efficace, plus moralisatrice, moins dispendieuse et en même temps plus humaine, en l’utilisant aux progrès de la colonisation française. » 

Le bénéfice de cette idée est donc triple : éloigner les indésirables, les briser grâce à un régime sévère et les « régénérer » moralement pour qu’ils « deviennent sur le sol colonial des citoyens utiles à leur pays ». Et Théodore Ducos s’emploie à démontrer tous les avantages que la France en retirera.

Pour ce grand projet, une destination est toute trouvée : la Guyane. Selon Ducos, la situation géographique de cette colonie est idéale. Il est d’ailleurs de notoriété publique, selon lui, que la température y est presque clémente et le climat beaucoup plus sain qu’ailleurs.

 

« Quoique située dans la zone équatoriale, il est de notoriété que la température de la Guyane est bien moins élevée qu’on ne pourrait le supposer d’après sa latitude. […]

Les maladies des pays chauds, les fièvres intermittentes, l’hépatite, la dysenterie et les coliques végétales y sont en général rares et peu intenses.

Sur tout le littoral de la Guy...

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