Écho de presse

1934 : l’évasion ratée des « enfants du bagne »

le par

Carte postale de la colonie pénitentière Haute-Boulogne de Belle-Île-en-mer, circa 1920 - source : WikiCommons

A la suite d’une rixe, cinquante-six mineurs détenus à la colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer s’enfuient de la colonie pénitentiaire. Cette évasion met en lumière les conditions de détention insupportables que subissent les petits détenus.

Le 27 août 1934, un enfant a défié ses gardiens. Que ce soit un acte volontaire ou juste parce qu’il avait trop faim, on ne le saura pas.

Lors du repas du soir, dans le réfectoire du « bagne pour enfants » de Belle-Île-en-Mer, le jeune garçon mord dans sa part de fromage avant d’avoir terminé sa soupe. Un geste interdit par le règlement, qui lui vaut une sanction immédiate : jeté à terre entre deux tables, il est roué de coups de poings et de pied par deux surveillants qui s’acharnent sur lui.

Des actes de maltraitance et de torture dont on s’apercevra qu’ils sont banals dans cette colonie pénitentiaire réservée aux mineurs. Mais ce soir-là, les petits codétenus qui assistent à la scène s’indignent. Galvanisés par la colère et la souffrance, ils se jettent sur les deux gardiens pour arrêter le tabassage en règle et se venger des sévices quotidiens.

Les premiers articles dans la presse parlent sans surprise de mutinerie et de « complot fomenté ».

« Dans la soirée de lundi, vers 17 heures, le clairon de service, dont la fonction est occupée par un jeune détenu, sonna ‘la classe’ après la sonnerie réglementaire ‘la soupe’.

C'était le signal d'un complot fomenté depuis quelque temps. Il y eut du brouhaha et les pupilles entrèrent, très surexcités, dans leur réfectoire. C'est à ce moment que le chahut redoubla. Un surveillant, sur les quatre qui étaient présents, ayant fait une observation à un pupille, ce fut le signal de la bagarre.

Assiettes et fourchettes, bancs et tables volèrent en éclats à la tête des gardiens, dont trois furent bientôt couverts de sang. Quelques instants après, on apprenait toutefois que les blessures n'étaient que superficielles et n'avaient produit que des contusions au visage. »

Pour L’Echo de Paris, il n’y a pas à chercher très loin le motif de ...

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