Écho de presse

Hector Guimard, maître français de l’Art nouveau

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L'architecte Hector Guimard dans son agence-atelier du Castel Béranger, carte postale, 1903 - source WikiCommons

Concepteur en 1900 des célèbres entrées du métro parisien, Hector Guimard fut la figure centrale de l’architecture Art nouveau en France. Passé de mode dès les années 1910, il sombra dans l’oubli avant d'être tardivement réhabilité, après sa mort.

D’Hector Guimard, tout le monde connaît les fameuses entrées du métro parisien, immédiatement reconnaissables avec leur couleur verte, leur ligne évoquant la tige d’une fleur et leur lettrage typiquement 1900. Mais l’homme reste méconnu. Architecte et designer, il fut pourtant, au tournant du XXe siècle, le représentant majeur de l’Art nouveau en France.

Né à Lyon en 1867, il entre en 1882 dans la prestigieuse École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris. Là, il se passionne pour les théories de Viollet-le-Duc et se familiarise avec l’usage des matériaux modernes (fer, ciment...).

Sa première réalisation date de 1888, lorsqu’il conçoit un café-concert à Auteuil. Suivent l’hôtel Roszé en 1891, l’hôtel Jassedé en 1893 ou l’Atelier Carpeaux en 1895.

Mais c’est le Castel Béranger, construit entre 1894 et 1898, qui va le rendre célèbre. Alors que l’édification de ce vaste immeuble d’habitation avait déjà commencé rue La Fontaine, dans le 16e arrondissement de Paris, Guimard découvre lors d’un séjour à Bruxelles le travail de Victor Horta, un architecte puissamment novateur dont le style est fondé sur l’emploi de la ligne courbe en « coup de fouet ».

C’est une révélation. De retour à Paris, Guimard revoit entièrement les ornements de la façade ainsi que la décoration intérieure du Castel Béranger. Optant pour un style tout en sinuosités où dominent les couleurs verte, bleue et orange, Guimard conçoit le bâtiment comme une œuvre d’art totale où chaque mur, chaque vitrail, chaque poignée de porte, chaque robinet va porter son empreinte.

Le succès est au rendez-vous. Même si Guimard a ses détracteurs (certains surnomment l’édifice le « Castel dérangé »), toute la presse parle de cet immeuble à l’aspect fantastique, par ailleurs destiné aux classes moyennes. Le 8 avril 1899, Le Monde illustré en publie des images :

« Cet immeuble, situé 16 rue La Fontaine, semble destiné à révolutionner l'art de la construction. L'aspect en est vr...

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