Écho de presse

Aimé Césaire, poète surréaliste et chantre de la révolte anticolonialiste

le par

Aimé Césaire dans L'Humanité, 28 avril 1948 - source : RetroNews-BnF

Influencé par l’esthétique surréaliste, le poète martiniquais Aimé Césaire (1913-2008) fut remarqué dès la parution de son premier chef-d’œuvre, Cahier d’un retour au pays natal, en 1939.

« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ».

Des mots qui, signés Aimé Césaire, résument l’ambition à la fois poétique et politique de celui qui fut, avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas, le représentant majeur du courant littéraire de la « négritude ». Défenseur de tous les opprimés, Césaire exprima sa révolte dans des genres divers : pièces de théâtres, articles, essais, biographie, et bien sûr poésie.

Né en 1913 à Basse-Pointe, en Martinique, dans une famille modeste, Aimé Césaire se révèle rapidement un élève brillant. Il suit des études au lycée Victor Schœlcher à Fort-de-France, puis à Paris au lycée Louis-le-Grand où il devient ami avec Léopold Sédar Senghor. C’est à son contact et à celui d’autres étudiants issus des Antilles, de Guyane et d’Afrique qu’a lieu la prise de conscience politique de Césaire.

Avec eux, il fonde en 1934 une revue, L’Étudiant noir, dans laquelle il forge le concept de négritude - le terme désignant la revendication de l’identité noire et de sa culture face à l’assimilation culturelle du système colonialiste français.

En 1939, diplômé de l’École Normale Supérieure, il retourne en Martinique pour y enseigner avec son épouse Suzanne Césaire, également écrivain. C’est à ce moment, dans la revue Volontés, qu’il publie son premier chef-d’œuvre, Cahier d’un retour au pays natal. Marqué par le surréalisme, ce texte poétique en vers libres s’affirme, à travers le récit du retour en Martinique de son auteur, comme une dénonciation virulente du racisme et du colonialisme. 

En septembre 1939, au moment où la Seconde Guerre mondiale éclate, la revue littéraire Le Mercure de France va remarquer cette première œuvre violente et lyrique du jeune auteur martiniquais :

« Dans le "Cahier d’un retour au pays natal", M. Aimé Césaire colore d’une profusion d’images - elle rappelle les excès du romantisme, Rimbaud et sa nombreuse postérité de bâtards - une éloquence basée p...

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