Écho de presse

« Hier des robots, aujourd'hui des hommes » : enquête parmi les ouvriers de Renault

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Le travail à la chaîne à l'usine Renault de Boulogne-Billancourt, Regards, 14 octobre 1937 - source : RetroNews-BnF

Dans un reportage photo à l'usine de Boulogne-Billancourt, Regards part à la rencontre des ouvriers de Renault, un an après la loi du Front Populaire sur la semaine des 40 heures.

Le 14 octobre 1937, la revue Regards emmène ses lecteurs à Boulogne-Billancourt, près de Paris, dans l'immense usine Renault où travaillent quelque 40 000 ouvriers. Un an plus tôt, le Front Populaire votait une des lois les plus importantes de l'histoire de la condition ouvrière : la réduction du temps de travail de 48 à 40 heures hebdomadaires.

 

« Hier des robots, aujourd'hui des hommes », titre le magazine. Proche du Parti communiste, Regards est venu rendre compte, sous la plume d'Albert Soulillou et l'objectif d'Alexis Leveillé, des effets de la semaine de 40 heures sur la vie quotidienne des ouvriers soumis au travail à la chaîne et au contrôle des cadences.

Sans surprise, le reporter ne tarit pas d'éloges sur les vertus de la loi :

« De l'avis unanime, la semaine de quarante heures a eu déjà des résultats énormes. D'abord elle a absorbé du chômage en grosse quantité. Dans Boulogne-Billancourt, où l'on comptait plus de 4 000 chômeurs, le chiffre en est redescendu à environ 1 000 [...].

 

Que l'on songe à cette masse rendue à la vie normale, délivrée du cafard et de l'humiliation, revenue à la condition d'homme, mangeant à sa faim, ayant récupéré ses forces physiques et morales, rendue au bonheur de voir ses gosses reprendre bonne mine. Est-ce que ce n'est pas énorme ?

 

On peut donc voir à quel point une cité comme Boulogne-Billancourt, capitale de la métallurgie parisienne, a pu cha...

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