Écho de presse

1888 : Grèves des terrassiers de Paris et de Corrèze

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Paris : la grève des ouvriers terrassiers, dessin de M. Guilliod, 1888 - source : Gallica-BnF

Au cœur de l'été 1888, les ouvriers des travaux publics parisiens, suivis par ceux de Corrèze, se mettent en grève pour réclamer une augmentation de leur salaire. Le mouvement tournera court, mais marquera le mouvement ouvrier français.

Le 25 juillet 1888, 3 000 terrassiers parisiens se mettent en grève. Engagés dans les grands travaux de la capitale et de sa banlieue, ces ouvriers peu qualifiés dénoncent leurs mauvaises conditions de travail et réclament une augmentation de vingt centimes de l'heure, comme s’en fait l’écho Le Siècle :

« Une grève de trois mille terrassiers a éclaté hier, laissant en suspens divers travaux urgents commencés à Pantin, à Saint-Denis et aux Batignolles.

Les ouvriers demandent 60 centimes de l'heure au lieu de 45 centimes et la journée réduite à neuf heures, c'est-à-dire l'application des prix de série de 1882. La Ville ayant appliqué ces tarifs sur ses chantiers, les ouvriers des chantiers libres exigent qu'on leur accorde le traitement des ouvriers de la Ville. »

Le lendemain, le mouvement rallie de nouveaux ouvriers mécontents, tandis que la grève menace de se généraliser à tout le département de la Seine, rapporte le quotidien Paris :

« La situation s'accentue. Les grévistes déploient une grande activité pour débaucher tous les ouvriers terrassiers qui sont encore au travail. Les ouvriers terrassiers se sont présentés successivement dans tous les chantiers, ce matin : à Billancourt, à Saint-Denis, à Charonne, à Aubervilliers, à Gennevilliers, ils ont réussi en partie.

Cinq cents ouvriers ont quitté, ce matin, le travail à Billancourt. Les démarches des grévistes continuent, la gendarmerie a pris des dispositions pour les disperser. La grève, qui hier n’était que partielle, menace de devenir générale dans le département de la Seine. »

Pendant ces jours fiévreux, les journaux déploient leurs envoyés spéciaux en banlieue, et l'événement est suivi et relayé par l'ensemble de la presse, qui s...

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