Écho de presse

La Petite Roquette, ou la terrible « prison des gosses » de Paris

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La Prison de la Petite Roquette et le Cimetière du Père-Lachaise en 1850 - source : Delcampe-WikiCommons

Au XIXe siècle, la prison de la Petite Roquette, située en plein cœur de Paris, est l'une des prisons pour enfants les plus redoutées de France. Nombreuses sont les voix qui s'élèvent pour dénoncer le cruel traitement qui leur est infligé. 

Au XIXe siècle, dans la rue de la Roquette, à quelques encablures du cimetière du Père Lachaise, deux établissements pénitentiaires se font face : la Grande Roquette et la Petite Roquette. 

Le premier, ouvert en 1826, est le « dépôt des condamnés », où sont incarcérés dans l’attente de leur départ au bagne ou de leur exécution les assassins et criminels ; le second, qui voit le jour dix ans plus tard, est le dépôt des condamnés à des peines légères (les « vauriens »), mais aussi et surtout une prison pour jeunes détenus : la Maison d’Éducation Correctionnelle.

Jeunes prévenus et jeunes condamnés, garçons et filles, pour certains en attente de transfert en colonies agricole, industrielle ou maritime, se retrouvent cloîtrés dans cette prison urbaine — d’abord située à la limite de Paris sur des terrains bordés de champs, la Petite Roquette se retrouve, à mesure que la capitale s’urbanise, en plein coeur de la ville. 

Le régime de détention y est d’une extrême sévérité : les détenus, pour certains âgés de 5 ou 6 ans — il faudra attendre 1912 pour qu'un âge minimum de 13 ans soit imposé à l'enfermement — sont isolés en permanence.

Dès ses premières années d’existence, elle n’a pas bonne presse auprès des Parisiens.  

En 1878, le reporter Félix Platel (bientôt célèbre pour ses reportages dans les bas-fonds de Paris), sous le pseudonyme Ignotus, s’indigne dans Le Figaro du sort de ces petits p...

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