Écho de presse

L'extermination des loups de France

le par

Le loup, dessin de Jacques de Sève, 1754 - source Gallica BnF

L'élimination des loups en France a été vivement encouragée par l’État depuis le Moyen âge jusqu'au début du XXe siècle. L'animal, dangereux pour les troupeaux, était alors unanimement considéré comme un nuisible.

Sous l'Ancien Régime, ils étaient plusieurs dizaines de milliers en France. Mais le XIXe siècle aura été fatal aux loups hexagonaux. La faute à l'humanisation du territoire, avec la déforestation et l'élevage, mais aussi à une volonté politique d'exterminer les derniers individus présents, considérés comme une menace pour les troupeaux.

 

Charlemagne, entre 800 et 813, avait déjà créé un corps spécial de chasseurs de loups, la louveterie, chargée de détruire systématiquement l'animal - une institution qui perdurera jusqu'après la Révolution, après une abolition momentanée entre 1787 et 1797. Mais le législateur du XIXe va prendre de nouvelles mesures.

 

En 1880, le ministère de l'Agriculture s'engage ainsi à verser une prime à quiconque tue un loup. À la Chambre des députés, le ministre Tirard justifie ainsi la mesure dans un long discours :

« On n'évalue pas à moins d'un mouton ou d'un jeune poulain par semaine, la nourriture d'une famille de loups, soit environ 45 à 50 millions par an que prélève ainsi sur notre agriculture une population de plus de 5 000 loups. »

La presse, en particulier régionale, soutient à l'unanimité cette initiative. L'Avenir de la Mayenne la salue avec enthousiasme et indique le barême des primes prévues par le ministère :

« Le 3 juin dernier, M. le ministre de lâ...

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