Écho de presse

Londres : la Grande puanteur de juillet 1858

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« The silent highwayman », la mort rôde sur la Tamise, caricature de la Grande puanteur, Punch Magazine, 1858 - source : WikiCommons

Au début du mois de juillet 1858, Londres est étouffée par une pestilence insoutenable. L’été précoce et très chaud a en effet transformé la Tamise en un gigantesque égout à ciel ouvert.

Ça pue ! L’été 1858 est arrivé tôt en Angleterre, avec des températures anormalement élevées. En conséquence, la capitale est touchée par un fléau inédit : une intense pestilence qui envahit tous les quartiers.

La puanteur est insoutenable : les journaux racontent que la Reine Victoria ne se déplace que le nez dans un bouquet de roses lorsqu’elle vogue sur la Tamise. Le Parlement, qui siège habituellement à Westminster, est contraint de déménager à Hampton Court. Les nobles se réfugient dans leurs résidences de campagne. Mais le peuple de Londres, qui n’a d’autre endroit pour vivre, souffre au quotidien de cette odeur abominable. 

Pire, des maladies infectieuses se développent rapidement. Les conclusions de l’enquête sur la mort d’un marin de la Tamise sont, par exemple, sans appel.

« Près de l'escalier où avait travaillé le défunt, un large égout se déchargeait dans la rivière, et les émanations qui en sortaient étaient infectes.

Plusieurs membres du jury ont parlé de l'état dangereux actuel de la rivière et des docks de Sainte-Catherine et de Londres, qui sont dans le voisinage, et dont on ne peut comparer les bassins qu’à de vastes cloaques. L’eau y est aussi noire que l'encre et répand dans tout le district des vapeurs empestées.

Le coroner a fait observer qu'il n'était pas douteux que l'état de la rivière et des docks ne fût nuisible à la santé publique, et qu'il fallait espérer que ce cas servirait...

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