Écho de presse

François Picaud, la vie trouble du vrai comte de Monte-Cristo

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Affiche publicitaire en faveur du « Comte de Monte Cristo » d'Alexandre Dumas, illustration de François-Louis Français, 1846 - source : Gallica-BnF

Pour imaginer l’intrigue de son célèbre roman, Alexandre Dumas s’est largement inspiré d’un fait divers : une sombre histoire de vol, de meurtres et de vengeance s'étant déroulée pendant le Premier Empire.

Le 12 novembre 1863, Le Petit Journal, sous le lapidaire intitulé « Souvenirs judiciaires », commence à raconter à ses lecteurs un destin en cinq épisodes, celui d’un modeste cordonnier parisien du nom de François Picaud.

En 1807, ce dernier confie à plusieurs connaissances, dont le cafetier Mathieu Loupian, « connu par une jalousie extravagante de tout ce qui prospérait autour de lui », son projet d’épouser une jeune femme riche. Loupian fait le pari, avec des amis, de retarder la noce de huit jours en affirmant à la police qu’il soupçonne Picaud d’être un agent des Anglais.

Le scénario dérape :

« Dans la nuit du dimanche au lundi, le malheureux Picaud est enlevé de sa chambre avec tant de mystère que nul ne l’a vu partir ; mais depuis ce jour sa trace est perdue complètement ; ses parents, ses amis, ne peuvent obtenir sur son sort le moindre renseignement, et l’on cesse de s’occuper de lui. »

Sept ans plus tard, après la chute de Napoléon, un homme répondant au nom de Joseph Lucher est libéré de prison, « voûté par la souffrance, vieilli par le désespoir encore plus que par le temps ». En prison, un ecclésiastique milanais lui a transmis les secrets de sa richesse, ce qui lui permet de se constituer rapidement une fortune avant d’arriver à Paris. Il y apprend l’histoire de la mystérieuse disparition de François Picaud, dont la fiancée a fini par épouser le cafetier Loupian.

Déguisé en un abbé italien, Baldini, Lucher retrouve Antoine Allut, un des témoins du pari fatal de 1807, et lui promet un diamant précieux s’il livre les responsables de l’arrestation de Picaud.

Allut donne alors trois noms : Chaubard, Solari, Loupian. Le premier est retrouvé mort, percé d’un poignard sur le manche duquel est imprimé « Numéro un ». Le second meurt ...

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