Écho de presse

Terreur en France : la Bête du Gévaudan attaque

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« La Bête de Gévaudan », estampe - source BnF Gallica

En trois années de traque, 80 morts et autant de rebondissements, la presse du royaume n’a cessé d’acclamer le célèbre monstre venu des bois.
Entre 1764 et 1767, dans la province du Gévaudan (actuelle Lozère), au sud de l’Auvergne, ce qui semble être un « grand chien », un « animal exotique », voire un « loup-garou » terrorise les habitants de cette région rurale. En l’espace de trois ans, on lui impute entre 80 et 120 attaques mortelles sur des êtres humains, principalement des enfants et des femmes. Les plus rationnels pensent qu’il s’agit d’un simple loup, l’un des 20 000 que compte la France d’alors. D’autres imaginent une mystérieuse créature velue, « châtiment divin » sorti tout droit des enfers. Très vite, la fureur gronde dans le sud de la France, et la presse nationale – notamment pour des raisons pécuniaires – s’en fait l’écho.

Au sortir des heures fastes de la Guerre de Sept Ans entre le Royaume de France et la Grande-Bretagne, la presse française voit ses ventes chuter au milieu des années 1760. Les lecteurs semblent blasés. C’est ainsi qu’un fait divers ayant lieu dans une zone reculée devient peu à peu un sujet de fascination pour le royaume dans son ensemble. Opportunément, les rédacteurs ont trouvé là le moyen de renouer avec leur lectorat. En conséquence de sa large couverture médiatique, plusieurs troupes du roi Louis XV sont dépêchées sur place pour éradiquer la créature et faire taire les commentateurs amusés.

La rumeur débute à partir d’un premier article de La Gazette daté du 23 novembre 1764, où une missive envoyée du Gévaudan évoque une « bête farouche »...

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