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Généalogie

Des pieds-noirs dans la famille ? Retrouvez leur trace grâce à RetroNews !

L’étude des familles pieds-noirs présente plusieurs difficultés : leur grande mobilité, leurs origines souvent étrangères, leur éclatement en 1962 lors de l’indépendance de l’Algérie, l’inaccessibilité de nombreux registres d’état civil, l’absence de recensements, etc. Heureusement, la presse ancienne en ligne joue souvent un rôle salvateur.

Algérieindépendancegénéalogie

Ecrit par

Tony Neulat

Publié le

2 juin 2025

et modifié le 10 juin 2025

L’étude des familles pieds-noirs présente plusieurs difficultés : leur grande mobilité, leurs origines souvent étrangères, leur éclatement en 1962 lors de l’indépendance de l’Algérie, l’inaccessibilité de nombreux registres d’état civil, l’absence de recensements, etc. Heureusement, la presse ancienne en ligne joue souvent un rôle salvateur.

Dans cette enquête très personnelle, relative à ma propre famille, je vous propose de reproduire la démarche qui m’a permis de reconstituer mon puzzle familial en l’absence de registres disponibles, et ce, grâce à la presse ancienne en ligne. Dans ce cadre, intéressons-nous aux grands-parents de mon arrière-grand-père : Pierre Farrugia, né en 1845 à Malte et commerçant à Mustapha, dans la banlieue d’Alger, et sa femme Marie Vinelli, née en 1852 à Alger. Quand sont-ils décédés ? Que sont devenus leurs frères et sœurs ? Et leurs enfants ? Ce sont les journaux anciens numérisés et indexés qui m’ont permis de répondre à ces questions. Voyons comment.

Une simple recherche des mots-clés « Farrugia Vinelli » permet d’accéder instantanément à l’avis de décès de ma quadrisaïeule Marie Vinelli, publié dans L’Echo d’Alger du 26 décembre 1927 :

C’est le seul résultat proposé mais il est précieux pour qui sait le décrypter ! Au-delà de livrer la date exacte du décès, ce faire-part dresse un panorama bienvenu de sa parentèle. Il suffit, pour ce faire, de rapprocher les personnes listées successivement des liens de parentés explicités à la fin, comme ceci :

  • Pierre Farrugia : mari
  • Mme née Farrugia, son mari M. Coppin et leurs enfants : fille, gendre et petits-enfants
  • M. E. Joly et ses enfants : gendre et petits-enfants
  • Mme née Farrugia, son mari O. Lecoy, chef dépôt C.F.R.A. et leurs enfants : fille, gendre et petits-enfants
  • Mme née Farrugia et son mari M. E. Moulin, vérificateur des contributions diverses : fille et gendre
  • J.-B. Farrugia, sa femme et leur fils : fils, bru et petit-fils
  • Mme Pascalis et ses enfants : sœur et neveux
  • Mme veuve Clérici : sœur

Par ailleurs, la prise en compte de chaque détail permet d’extraire quelques renseignements complémentaires :

  • Marie Vinelli réside 1 rue Millet, dans le quartier d’Hamma à Alger
  • Sa fille épouse Joly est déjà décédée puisque non citée
  • Sa fille épouse Moulin n’a pas d’enfants puisqu’ils ne sont pas cités
  • Son fils, probablement Jean-Baptiste, n’a qu’un fils
  • Les maris de ses sœurs, Pascalis et Clérici, sont déjà décédés car non cités
  • Sa sœur, veuve Clérici, n’a pas eu d’enfants.

Une telle moisson, après un simple clic, n’est-elle pas fantastique ? Pour poursuivre l’enquête, il suffit de relancer les recherches à partir des noms de famille cités dans cet avis de décès, tels que Coppin, Joly, Lecoy, Moulin, Pascalis, Clérici, etc.

A titre d’exemple, la saisie des termes « Coppin Farrugia » permet d’accéder à 3 résultats (dont l’un est l’avis de décès précédent). Le premier n’est autre que l’avis de décès d’Anna Farrugia, épouse d’Eugène Coppin, publié dans Le Progrès de la Somme du 19 mai 1928 : 

« Monsieur Coppin Eugène ; Monsieur et Madame Taupin, et leurs enfants ; Monsieur et Madame Coppin et leur fille ; Monsieur et Madame Veilly, et toute la famille, adressent leurs remerciements aux personnes qui ont assisté aux obsèques de Madame COPPIN, née Anna FARRUGIA, et à celles dont ils ont reçu des marques de sympathie. »

Voilà une découverte fortuite appréciable ! Sans la presse ancienne, il aurait été délicat de deviner que le couple était parti s’installer dans la Somme… Bien que très instructive, cette coupure de presse se résume aux remerciements postérieurs à la cérémonie. Tâchons donc de retrouver l’avis de décès proprement dit. Il suffit pour cela d’utiliser une nouvelle requête, à l’aide du moteur de recherche avancée réservé aux abonnés, en saisissant simplement le mot-clé « Coppin » et en limitant la recherche au mois de mai 1928. Eurêka ! L’annonce du décès a été publiée dans le même journal, le 16 mai 1928 :

On y apprend qu’Anna Farrugia, née en 1870-1871, est décédée le 15 mai 1928 à Amiens, à la survivance de son mari et de 3 enfants : une fille épouse Taupin et mère de plusieurs enfants, un fils marié et père d’une fille et une fille épouse Veilly sans enfant. Par ailleurs, le numéro du 17 mai 1928 mérite également toute notre attention. Il s’agit de l’annonce du décès, parue dans la rubrique « Etat-civil d’Amiens du 16 mai 1928 » 

« FARRUGIA, Anna-Angèle-Marie, 57 ans, sans profession, épouse COPPIN, impasse Sans-Boutons, 3. » 

Le deuxième résultat de la requête « Coppin Farrugia » n’est autre qu’une référence au décès de Pierre Farrugia, publié dans L’Echo d’Alger du 28 janvier 1932. Comme il s’agit de nouveau de remerciements et non de l’avis de décès stricto sensu, relançons ainsi la recherche :

  • Tous ces mots : « Farrugia »
  • Lieu de publication : « Algérie »
  • Date de publication : du 01/12/1931 au 28/01/1932.

Ce faisant, l’avis de décès fait son apparition dans L’Echo d’Alger du 29 décembre 1931 :

Tout comme celui de son épouse, ce faire-part est très instructif. Il confirme les informations précédemment obtenues (adresse, noms des enfants et gendres, etc.) tout en apportant quelques compléments tels que :

  • Les prénoms des enfants d’Emile Joly : Auguste, Marcel et Emile
  • La localisation, à Amiens, des familles Taupin, Coppin et Veilly
  • Le prénom de son frère survivant, Joseph Farrugia
  • La mention de nombreuses familles supplémentaires : Spitéri, Alimany, Crévoisier, Farroudja, Rousseau ; Danino, Andréoli, Raoux, Vincent.

Mais laissons de côté, pour le moment, ces nouveaux noms et approfondissons la branche Coppin. La simple saisie des termes « Coppin Taupin » permet d’exhumer 4 résultats intéressants dont deux nouveaux :

  • Les remerciements à la suite du décès d’Eugène Coppin, publiés dans Le Progrès de la Somme du 2 novembre 1930
  • L’avis de décès d’Albert Taupin, gendre du précédent, diffusé dans le même journal en date du 1er avril 1940 

Le premier extrait invite à rechercher derechef l’avis de décès proprement dit que l’on retrouve facilement dans le journal de la veille.

Ces 3 avis de décès permettent de compléter l’arbre généalogique descendant de la famille. Anna Farrugia (~ 1870-1928) et Eugène Coppin (1860-1930) ont ainsi eu 3 enfants :

  • Une fille, épouse d’Albert Taupin (~ 1887-1940) et mère d’Albert et de René
  • Un fils époux Capel et père d’une fille
  • Une fille, épouse Veilly et mère d’une fille née entre 1930 et 1940.

Avant de tourner notre dévolu sur une autre branche de la famille, précisons qu’une recherche sur les termes « Coppin Capel » permettrait de déterminer le prénom de cette dernière – Lucienne – grâce à un avis de décès du 27 juillet 1943 publié dans Le Progrès de la Somme. 

Intéressons-nous à présent à la branche Lecoy, ainsi mentionnée dans l’avis de décès de Marie Vinelli : « M. O. Lecoy, chef dépôt C.F.R.A. et Mme, née Farrugia et leurs enfants ». Plusieurs pistes peuvent être envisagées : « Lecoy Farrugia », « Lecoy CFRA », « Lecoy dépôt », etc. Néanmoins, elles ne sont pas concluantes. Une recherche vague « Lecoy » restreinte au lieu de publication « Algérie » se révèle plus fructueuse avec ses 75 résultats. Contentons-nous de citer les plus intéressants :

  • L’admissibilité de M. Lecoy à la fonction de conducteur des Ponts et Chaussées en Tunisie ( L’Echo d’Alger du 1er septembre 1913) puis son admission définitive ( L’Echo d’Alger du 23 octobre 1913)
  • Sa gestion du déraillement en 1919 d’un train en tant que chef du dépôt des C.F.R.A (i.e. Chemins de fer sur route d’Algérie) à Maison-Carrée, dans la banlieue d’Alger ( L’Echo d’Alger du 6 juin 1919)
  • Sa candidature aux élections municipales de Maison-Carrée en 1919, au sein d’une liste de conciliation républicaine ( L’Echo d’Alger des 25 novembre 1919, 28 novembre 1919, 4 décembre 1919)
  • L’obtention de la médaille d’honneur des chemins de fer en 1927 alors qu’il est chef de dépôt à Dellys ( L’Echo d’Alger du 30 janvier 1927)
  • Son allocution en 1930 lors du pot de départ d’un collègue tandis qu’il est toujours chef de dépôt à Dellys ( L’Echo d’Alger du 11 janvier 1930)
  • Les détails de son propre pot de départ à la retraite quelques mois plus tard ( L’Echo d’Alger du 24 août 1930). Il est alors qualifié « d’homme d’expérience, de bons conseils et de devoir ».
  • Son avis de décès, survenu le 24 novembre 1942, et publié le 28 dans L’Echo d’Alger. On y apprend qu’il a plusieurs enfants et que sa femme est toujours vivante.

En outre, deux avis de décès diffusés dans L’Echo d’Alger du 22 septembre 1944 et du 8 octobre 1944 permettent d’identifier son fils William, chef de bureau au gouvernement général de l’Algérie et résidant dans la même rue Blaise Pascal. En effet, sa mère, « Mme Vve Osmin Lecoy » y est citée ainsi que sa femme née Mautret et probablement sa sœur épouse Serrato. Fort de ces renseignements, il est possible de rembobiner le fil de la vie de William grâce à RetroNews :

  • Il débute des cours de solfège à Maison-Carrée en 1914 ( L’Echo d’Alger du 11 mai 1914)
  • Il est admis au brevet élémentaire en 1917 ( L’Echo d’Alger du 2 juillet 1917) et au certificat d’études primaires supérieures ( L’Echo d’Alger du 16 juillet 1917)
  • Il obtient son certificat supérieur de législation algérienne à la faculté de droit en 1920 ( L’Echo d’Alger du 2 juillet 1920, son certificat supérieur d’études administratives algériennes en 1921 ( L’Echo d’Alger du 15 novembre 1921 et son examen supérieur d’études administratives en 1922 ( L’Echo d’Alger du 5 juillet 1922)
  • Il devient rédacteur à l’administration départementale en 1924 ( L’Echo d’Alger du 7 novembre 1924) 

Quant à sa sœur, elle se prénomme Héliette d’après les publications de son mariage avec Robert Serrato, employé des contributions diverses, dans L’Echo d’Alger du 21 juin 1934. Le couple n’aura qu’une fille avant 1944 comme l’atteste l’avis de décès de William. Nous pourrions poursuivre à l’envi cette enquête sur cette famille de pieds-noirs. Nous découvririons alors, entre autres, les dates et lieux de décès des sœurs de Marie Vinelli, à travers l’avis de décès d’Augustine Vinelli, épouse Clérici, dans L’Echo d’Alger du 11 juillet 1940, la mention du décès de Louise Vinelli dans L’Echo d’Alger du 6 novembre 1938 ou encore l’avis de décès d’Angélina Marguerite Vinelli (prénommée par erreur Joséphine) dans Le Petit Marseillais du 12 août 1925. Mais il est temps de conclure ce cas pratique qui illustre, une nouvelle fois, les largesses de la presse. 

Mots-clés

Algérieindépendancegénéalogie
TN

Ecrit par

Tony Neulat

Passionné de généalogie depuis l’âge de douze ans, Tony Neulat est rédacteur dans La Revue française de généalogie et membre de la European Academy of Genealogy. Il partage, depuis 2009, son expérience et ses conseils à travers ses publications et ses formations. Il est également auteur des guides Gallica et RetroNews : deux eldorados généalogiques, Retrouvez et identifiez toutes vos photos de famille, Retrouver ses ancêtres à Malte et Trouver des cousins inconnus ou perdus de vue.

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