Interview

Animaux de guerre : « En France, on est dans l'idée de l'animal-machine »

le par

Chevaux morts à la guerre, Agence Rol, 1918 - source : Gallica-BnF

Le lourd tribut payé par les animaux de guerre a longtemps été négligé, comme l'explique l'historien Éric Baratay, qui revient sur la manière dont chevaux, chiens et pigeons ont été utilisés, parfois à leur corps défendant.

RetroNews : Les animaux envoyés au combat sont-ils entraînés à la guerre ? Comment sont-ils réquisitionnés ?  

É​ric Baratay : Cela dépend des animaux. Les chevaux de cavalerie qui appartiennent à l’armée régulière sont entraînés. De même, les chiens côté allemand ont été largement préparés à la guerre : les propriétaires pouvaient aller s'entraîner dans les casernes avec leur chien le dimanche. 

Les pigeons voyageurs sont également prêts à la guerre en France, en Belgique et en Allemagne. 

Mais les effectifs prévus étaient très faibles par rapport aux besoins car on n’avait pas prévu une guerre d’une telle durée.

Tout le reste, c’est de la réquisition : chiens, chats, ânes… 

À quoi sont utilisés les chiens et les chats ? 

Au départ, les chiens servent à retrouvent les blessés. Ensuite, avec la stabilisation du front, la recherche des blessés n’a plus le même intérêt. 

Les Français ont donc inventé le chien de tranchée, le chien guetteur et démineur. Dans les Vosges, à l’hiver 14-15, il y a encore la forêt et au milieu des bois, tout l'enjeu est de ne pas se laisser surprendre par une attaque ennemie. Les chiens préviennent. 

Leur troisième rôle, c’est celui de messager. C’est le gros des effectifs canins à partir de 1916. 

Les chats, eux, sont utilisés pour chasser les rats dans les tranchées. 

Certains animaux refusent-ils le combat ou essaient-ils de resquiller ? 

Pour les chevaux qui avaient une vie civile relativement convenable, les chevaux de ferme notamment, la réquisition a été très difficile. Ils ont été très perturbés parce qu’ils ont perdu un maître. Changer totalement dâ...

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