Vidéaste partageant sa passion de l’Histoire depuis près de neuf ans sur de nombreuses plateformes et à travers plusieurs livres et bandes dessinées, Benjamin Brillaud se livre au jeu d'un entretien qui, à son image, s’est voulu décontracté. Il faut dire que pour l’interroger, RetroNews a fait appel à l’un de ses collaborateurs, William Blanc, qui travaille également de manière régulière avec Nota Bene. Le tutoiement est donc de rigueur… et l’humour aussi !
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RetroNews : Commençons par une question classique. Pourquoi t’être intéressé à l’histoire ?
Nota Bene : Le chômage [rires !]. Gamin, je n’étais pas un grand passionné d’histoire parce que je ne viens pas d’une famille qui mettait l’accent sur l’éducation intellectuelle ou culturelle. Mes parents m’emmenaient au musée une fois de temps en temps, mais ça restait anecdotique. L’histoire, j’y ai surtout eu accès à l’école. C’était une matière que j’aimais bien, sans être ma préférée, et je m’en accommodais très bien. J’ai commencé vraiment à apprécier l’histoire avec le cinéma, avec les films de Mel Gibson comme Braveheart, The Patriot, bref des visions très romancées du passé. Des séries de jeux vidéos comme Total War par exemple, ont aussi beaucoup fait pour exciter ma curiosité. Ajoutons à cela que j’ai été attiré depuis mon enfance par les univers de fantasy où les références historiques occupent une place prépondérante. Tout ça fait que, quand j’ai été un peu paumé dans ma vie d’ado et qu’il a fallu choisir pour ce que j’allais faire après la Bac, je me suis tourné vers des études d’Histoire. Eh bien j’ai adoré. Avec le recul, j’aurai bien suivi tout le cursus, mais j’ai rencontré un réalisateur qui m’a fait entrer dans l’audiovisuel. Vu que ma passion première restait le cinéma, j’ai arrêté l’Histoire.
Quand je perds mon boulot en 2014, je ne sais pas trop quoi faire. Je découvre YouTube, des émissions de vulgarisation dans d’autres domaines, et je m’aperçois qu’il n’y a pas de chaîne consacrée à l’Histoire — ou du moins, je n’en trouve pas… alors je me lance en me disant que ça va me permettre d’apprendre des trucs et de le restituer au public. Franchement, je ne pensais pas en vivre, mais ça a très rapidement explosé et c’est devenu mon métier. Maintenant, cela fait neuf ans que je me forme à l’histoire sur le tas. Ma vision de cette science a vraiment évolué depuis le début, notamment en discutant avec plein d’historiennes et d’historiens qui m’ont fait saisir tous les enjeux de la méthode scientifique.
As-tu une période préférée ? Un thème préféré ? Ou bien te considères-tu comme un touche-à-tout ?
Plutôt la seconde option. Je n’ai pas de période préférée, même si, de façon sans doute inconsciente, je pense que le Moyen Âge a été très présent sur la chaîne. Mais c’est peut-être parce que j’aime bien la fantasy et que j’ai beaucoup joué à des RPG [Role Playing Game, un type de jeu vidéo d’aventure ndlr]. Franchement, je me sens plus comme un touche-à-tout, parce que cela me permet de montrer la pluralité de l’histoire, autant dans les thèmes, que dans les périodes et les espaces géographiques. En fait, avec le temps je me rends compte que c’est en me penchant sur un sujet que je découvre sa richesse. Parfois, j’ai rencontré une ou deux personnes intéressantes et cela m’a emmené pendant un an sur une thématique. Dans mes recherches, l’humain joue un facteur central. Par exemple, je me rappelle d’une interview avec Christian Ingrao qui m’a tellement marqué que j’ai eu par la suite envie de m’intéresser à la Seconde Guerre mondiale.