Écho de presse

Début XIXe : premières agitations autour des « fausses nouvelles »

le par

"Place ! Place ! Nous éclairons l'univers", Les nouveaux journaux, caricature, 1815 - source Gallica BnF

Dans la première moitié du XIXe siècle, alors que la presse française commence à prendre son essor, les « fausses nouvelles » font déjà couler beaucoup d'encre. Au point d'aboutir à un « délit de fausses nouvelles » en 1849.

On les désigne aujourd'hui sous le nom de « fake news ». Mais les « fausses nouvelles » (entendues au sens de nouvelles mensongères) n'ont pas attendu leur anglicisation pour se retrouver au cœur du débat. Il y a deux siècles, elles faisaient déjà beaucoup parler.

 

En février 1800, La Clef du cabinet des souverains s'interroge ainsi :

« Il n’est pas nécessaire de prouver combien il est facile de répandre et d’accréditer de fausses nouvelles, même les plus absurdes [...]. Le public de tous les pays a un merveilleux penchant à tout croire, et ressemble à cette multitude dont un cardinal légat disait : trompons ces gens-là puisqu’ils veulent être trompés.

 

Mais plus un art est facile, plus il faut l’exercer avec habileté, si on veut y acquérir de la réputation. Ainsi le nouvelliste qui veut se distinguer ne doit dire que des mensonges d’une utilité réelle, et dont les effets ne puissent jamais devenir nuisibles. La patrie vient-elle d’essayer quelque revers ? a-t-on perdu une bataille ? Le nouvelliste patriote et éclairé ne tait pas un fait déjà connu, mais il accompagne son récit de circonstances qui en diminuent l’impression.

 

Nous avons cédé, dira-t-il, le champ de bataille, il est vrai ; mais l’ennemi a fait une perte plus considérable que la nôtre, et il est perdu sans ressource, s’il obtient encore une semblable victoire. Se piquer d’être exact et sincère dans les relations des malheurs récents, c’est faire un étrange abus de la fidéli...

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