Aller au contenu principal
Se connecterS'abonner

Nos articles

Le média qui interroge les modes d'écriture de l'Histoire.

À la une
  • Arts
  • Catastrophes
  • Colonies
  • Conflits et relations internationales
  • Économie
  • Éducation
  • Environnement
  • Faits divers
  • Généalogie
  • Histoire de la presse
  • Justice
  • Médias
  • Politique
  • Religions
  • Santé
  • Sciences
  • Société
  • Sports et loisirs
  • Grand siècle
  • Siècle des Lumières
  • Révolution
  • Consulat et Empire
  • Restauration
  • Monarchie de Juillet
  • IIe Rép.
  • Second Empire
  • Commune
  • Débuts de la IIIe Rép.
  • Rép. radicale
  • Première Guerre mondiale
  • Entre-deux-guerres
  • Seconde Guerre mondiale
  • GPRF
  • IVe Rép.
  • Dossiers
  • Séries
  • Podcasts
  • Vidéos

Les archives

De 1631 à 1954, plus de 2000 titres de presse sont publiés sur RetroNews.

Explorer les journaux
Recherche avancée
RetroNews, c’est quoi ?•FAQ

Un espace digital dédié aux universitaires, aux scolaires et aux enseignants

Accéder à l'espace
Se connecterS'abonner
Recherche
RubriquesTimelineJournaux
AgricultureIranIsraël

Écho de presse

Félix Nadar, caricaturiste génial des célébrités de son temps

Connu pour ses photographies des plus grandes personnalités de son époque, Nadar était également un dessinateur de génie, caricaturiste sans concession qui marqua la presse de son temps.

NadarCaricaturepanthéonphotographie
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

6 octobre 2018

et modifié le 20 décembre 2018

Image de couverture

Photographie du Panthéon Nadar par Nadar, 1854 - source : Gallica-BnF

Connu pour ses photographies des plus grandes personnalités de son époque, Nadar était également un dessinateur de génie, caricaturiste sans concession qui marqua la presse de son temps.

Son ami Baudelaire écrivit de lui : « Nadar, c'est la plus étonnante expression de vitalité. »

C’est peu dire en effet que le facétieux Félix Nadar a marqué son époque non seulement par ses célèbres photographies, mais aussi par son remarquable coup de crayon. 

Gaspard-Félix Tournachon, dit Nadar, est né en 1820 à Paris dans une famille d’imprimeurs. Peu intéressé par les études, il mène une vie de bohème au quartier latin et profite de l’explosion de petits titres de presse après la Révolution de 1830 pour exercer sa plume, entre compte-rendus de pièces de théâtre et feuilletons littéraires, genre alors en plein essor, et dans lesquels il se plaît à tourner en dérision les mœurs de la société bourgeoise. C’est à cette époque qu’il rencontre ceux qui deviendront de fidèles amis : Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Charles Baudelaire ou Gérard de Nerval.

Si Nadar a une plume talentueuse, il a également un coup de crayon génial qui fera bientôt sa renommée. De son trait agile, il caricature ses contemporains avec gourmandise et acquiert tôt une grande notoriété.

Caricature de Honoré de Balzac par Nadar, circa 1850 - source : Gallica-BnF

Caricature de Honoré de Balzac par Nadar, circa 1850 - source : Gallica-BnF

à lire aussi

Écho de presse

Les caricatures de Gustave Doré

Les caricatures de Gustave Doré

Le jeune Nadar rêve de gloire et ne s’en cache pas. En 1851, tout juste trentenaire, il ambitionne de constituer ce qu'il nomme un « Panthéon Nadar » en réunissant pour ce faire plus d'un millier de ses caricatures des gloires de l'époque, sur quatre planches lithographiques.

Écrivains et journalistes, personnalités du monde du théâtre, peintres et sculpteurs, musiciens : chacune des quatre planches doit être complétée par un ouvrage regroupant la biographie de ces célébrités. C'est un travail titanesque auquel s'attèle alors le jeune Nadar.

Caricature de Jacques Offenbach par Nadar - source : Gallica-BnF

Caricature de Jacques Offenbach par Nadar - source : Gallica-BnF

Caricature de Théophile Gautier par Nadar - source : Gallica-BnF

Caricature de Théophile Gautier par Nadar - source : Gallica-BnF

Caricature de Théodore de Banville par Nadar - source : Gallica-BnF

Caricature de Théodore de Banville par Nadar - source : Gallica-BnF

La réalisation du Panthéon s'avère cependant très onéreuse, et les ventes de la première planche décevantes : Nadar n'en écoule que cent trente-quatre exemplaires. 

Photographie du Panthéon Nadar par Nadar, 1854 - source : Gallica-BnF

Photographie du Panthéon Nadar par Nadar, 1854 - source : Gallica-BnF

Trop ambitieux et trop coûteux, le Panthéon Nadar n'en suscite pas moins curiosité et admiration. 

 « – Il ne paraîtra pas ! Les paris étaient ouverts. Il a paru ! »  s'enthousiasme Le Journal pour rire, dont Nadar fut l'un des collaborateurs :

« Il n'y paraît que trop, au dire des sergents de ville préposés à la sûreté publique et qui ont fort à faire pour disperser les attroupements de curieux que l'ébahissement rend sourds au roulement menaçant des voitures les plus bruyantes.

Tout Parisien n'a pas douze francs dans sa poche pour se procurer le plaisir de contempler à domicile cette planche gigantesque et phénoménale sur laquelle figurent deux cent cinquante personnages, tous moins beaux mais plus curieux que nature. 

Le vulgaire désargenté fait donc queue à l'étalage des marchands de gravures pour se procurer gratuitement cet agréable spectacle. On s'y presse, on s'y pousse, on s'y heurte, on s'y bouscule que c'en est une bénédiction.

Deux cent cinquante grands hommes de lettres, y compris un demi-quarteron de femmes ! »

Pour Le Figaro, l'œuvre est si réussie que le propriétaire du quotidien, Hippolyte de Villemessant, rachète les droits de la première planche en 1858 pour la donner en cadeau aux nouveaux abonnés du journal. Un second tirage dans lequel Nadar intègre les principaux portraits de ceux qui auraient dû figurer dans les planches non exécutées, tels Rossini, Berlioz ou Delacroix.

« C'est une série de portraits ressemblants à faire peur ; c'est un chapelet de drôleries amusantes à vous retenir une journée tout entière à les regarder ; vous êtes au spectacle, et vous voyez défiler complaisamment devant votre binocle tout ce qu'il y a de figures remarquables ou curieuses dans la littérature et l'art modernes.

Bref, en un mot comme en cent, c'est quelque chose de superbe comme œuvre d'art, d'infiniment précieux comme renseignement et d'impayable comme vaudeville au crayon, où chaque touche a l'esprit d'une fin de couplet réussie. »

Malgré ce succès d'estime, l’échec commercial relatif de son Panthéon conduira Nadar à développer son activité de photographe.

Dans son atelier de la rue Saint-Lazare, ouvert en 1854, il passera alors six années à constituer un « Panthéon des artistes et des écrivains contemporains » – via le médium photo ce coup-ci, dans lequel il n'oubliera pas de s'inclure – et qui deviendra une source de documentation visuelle inestimable à propos des célébrités du Second empire.

Autoportrait de Nadar, date inconnue - source : Gallica-BnF

Autoportrait de Nadar, date inconnue - source : Gallica-BnF

–

Pour en savoir plus : 

Pierre-Jean Dufief, Correspondance Goncourt-Nadar, in: Cahiers Edmont et Jules de Goncourt, 2001, via persee.fr

Les photographies de l'atelier Nadar, à retrouver sur Gallica

Découvrir l'exposition de la BnF « Les Nadar, une légende photographique » (site François-Mitterrand) et l' exposition virtuelle.

Mots-clés

NadarCaricaturepanthéonphotographie
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

Besoin d'aide ?Nos offres d'abonnementQui sommes-nous ?

Recevez RetroHebdo, les actualités de la semaine qu'il ne fallait pas manquer

C'est gratuit et vous pouvez vous désinscrire quand vous le souhaitez.

Accessibilité : Partiellement conformeCGUCGVConfidentialitéCookiesMentions légalesRSEBnFPlan du site