Écho de presse

Maurras : dégoût de tous et haine des autres

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Léon Daudet (à gauche) et Charles Maurras (à droite), figures de proue du journal monarchiste nationaliste L'Action française, Agence Meurice, 1930 - source : Gallica-BnF

Dans le journal monarchiste l'Action française, le polémiste Charles Maurras a mis sa plume ultraviolente au service de ses convictions nationalistes et antisémites. 

Né en 1868 à Martigues en Provence, issu d'une famille catholique assez modeste, Charles Maurras s'installe en 1885 à Paris. Arrivé dans la capitale, il fréquente les milieux littéraires de droite, en particulier Maurice Barrès et Anatole France. Avant sa participation à L'Action française, le jeune Maurras approfondit sa réflexion politique tout en se lançant dans le journalisme. Entre 1889 et 1900, ses conceptions philosophiques, politiques et littéraires s'affirment : Maurras acquiert la conviction que seule une monarchie antiparlementaire et décentralisée peut restaurer son idée de la grandeur de la France.

En 1900, il se range dans le camp des antidreyfusards. Exaltant le concept de « France éternelle », Maurras fait du rétablissement de l'Ordre sa priorité absolue et mène une lutte acharnée contre tout ce qu'il pense aller contre. Il exalte la monarchie et l'Église catholique, et voue une haine viscérale à tous ceux qu'il considère comme des agents de désagrégation de la France : les républicains, les francs-maçons, les protestants, les juifs, les socialistes, les catholiques démocrates – c'est-à-dire peu ou prou, toutes les personnalités de son temps.

Il publie son livre Enquête sur la monarchie en 1901, dans leq...

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