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« Et le fatal couteau trancha sa tête » : récits en direct de la mort de Louis XVI

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"Mort de Louis Capet 16e du nom, le 21 janvier 1793", circa 1793 - source : Gallica-BnF

Le lendemain de l’exécution du roi honni, la presse met en scène le « supplice » dans de brèves saynètes décrivant un Paris silencieux, solennel mais heureux. Sans surprise, on décèle également un certain humour noir de la part des rédacteurs.

Condamné à mort par la Convention, Louis Capet est exécuté le 21 janvier 1793. L’ampleur formidable de l’événement à l’échelle historique ne se décèle pourtant que moyennement dans les journaux révolutionnaires du lendemain ; ces derniers choisissent de classer le moment dans les affaires courantes, rarement en première page. Les comptes rendus sont factuels et expéditifs. Parfois caustiques.

Mais dans ces récits d’un Paris grave quoique délivré de son « tyran », on décèle entre les lignes l’importance du moment : la foule venue assister au spectacle, les tambours, l’immense soldatesque mobilisée.

Extrait des Nouvelles politiques nationales et étrangères, 22 janvier 1793

De Paris, le 22 janvier.

Louis n'ayant pas obtenu le sursis qu’il avoit demandé, fut conduit hier au lieu de son supplice, dans le même carrosse du maire, qui l’avoit amené deux fois à la convention nationale.

Il étoit dix heures cinq minutes lorsqu’il arriva sur la place de la Révolution, ci-devant Louis XV. L’échafaud étoit placé sur le piédestal où étoit autrefois la statue de Louis XV & les Champs-Élysées. Louis y monta seul, les commissaires & même le confesseur restèrent au pied de l'échafaud. Il n’étoit vêtu que d’un seul gilet de camisole blanche, le col & la poitrine découverts...

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