Extrait du journal

Il nie semble qu'on résumerait assez bien la vue qu'il se forme du problème en disant : « Il nous tombe sur l'es bras une complication .abominable. Comme si nous n'étions pas déjà suffisamment empoisonnés par la crainte des folies hitlériennes 1 Nous venions de liquider notre querelle, pas (bien terrible peutêtre, mais a¡giNça:nte, avec l'Italie. Nous avions un ami de plus, sans en perdre aucun: Et voilà que ce nouvel; ami entre en conflit avec 1 n ami ancien, pas toujours facile manier, mais solide, qui est l'Anet-erre. Le conflit peut tourner rès mal. En mettant les choses au pire, nous allons peut-être assister, et dans quelle situation pénible, intenable ! à une guerre entre l'Angleterre et l'Italie, d'où ce sera un miracle si une guerre générale ne sort pas. En les mettant au mieux, nous allons être l'es témoins horriblement (gênés d'une entreprise difficile, mal engagée, impopulaire aux yeux du monde entier, de l'Italie contre l'Ethiopie ; nous ne cesserons pas de nous dépenser en interventions, à gauche et à droite, pour essayer de « limiter le conflit », comme disent les augures. Nous n'y récolterons que des ennuis. En tout cas, le front de nos alliances s'affaiblira, s'il ne se disloque pas. Et nous nous trouverons [beaucoup plus isolés en face d'une Allemagne, que l'exemple de l'Italie aura rendue plus impatiente, plus insolente, aura munie d'un précédent admirable, et qui aura profité de toute cette période d'agitation pour s'assurer des Ibienveillances ou des complicités. L'Italie, pour rjse parler que d'elle, même si elle n'est pas amenée Par le développement do --Q.e& propres embarras, à acheter l'appui de l'Allemagne en lui donnant carte blanche sur le continent, sera au bout de peu de mois fort incapable, quoi qu'elle prétende, de jouer en Europe centrale le rôle de gendarme sur lequel on comptait. »...