Extrait du journal

Jeudi 14 octobre a eu lieu la rentrée des Chambres. Suivant la coutume, c’était princi palement sur les bancs de la gauche que se faisaient remarquer les vides les plus nombreux : les députés républicains jugent toujours à propos de prolonger leurs vacances. Déjà, dans cette première séance, la majorité n'a pas perdu l’occasion de témoigner de son dédain pour les vrais intérêts du pays qu’elle sacrifie à sa passion de tout laïciser, les écoles comme les hôpitaux. On aurait cru qu’afin d’obtenir une discussion sérieuse du budget et éviter les longs retards des années précédentes, l’examen des comptes présentés par le ministre eut dû commencer aussitôt. Loin de là. Sur la demande de M. Goblet et malgré les protestations de la droite, l’ordre du jour des prochaines séances portera la discussion du projet de loi sur l’enseignement primaire. Personne ne réclame cette prétendue réforme de nos lois scolaires, qui est une nouvelle arme dirigée contre le* cons ciences et la foi religieuse; tandisqu’au contraire chacun voudrait plus d’éco nomies dans les dépenses et une dimi nution sensible des impôts. Eh bien! avec le puni-pris qui anime la majorité de nos assemblées, le budget est rélégué au second plan, et un tour de faveur est accordé à la discussion du projet impie qui doit mieux assurer le triomphe (b la libre-pensée. La loi sur les céréales a subi le même sort que le budget. Il importe de relever les droits et de mettre un terme aux importations sans cesse plus considérables des grains étrangers. Les souffrances qui en résultent pour les malheureuses populations agricoles n’ont pas eu le don d émouvoir les poli ticiens radicaux qui ont donné leurs préférences à l’œuvre haineuse et sectaire du ministre des cultes. Pour la violation de domicile et le pillage des propriétés, le gouvernement trouve des imitateurs. — L’affaire de Château-Vilain est de nature à servit* d’exemple criminel, pourvu que les attentats soient couverts d’une étiquette républicaine. Dans l’Yonne, deux radicaux de marque, le père et le fils Gallet, ont pu se mettre à la tête d’une bande de forcenés et envahir le couvent des Dames Augustines, situé à Auxerre. Pourquoi cette expédition des Gallet? Parce que la fille et la sœur de ces deux personnages, poussée par la voca tion religieuse, avait dit adieu au monde et s’était retirée au couvent. Plusieurs démarches tentées par la...