Extrait du journal

— Pour laisser passer le défilé des travailleurs qui débouchait de la rue Armand-Cassagne, m’a-t-il dit, toutes les voitures françaises venant de la rue Saint-Amoroise s’étaient arrêtées. Les deux camions américains, deux énormes engins, le premier une remorque de camion-citerne, le deuxième avec grue de dépannage, qui arrivaient, derrière, ne voulurent pas stopper. Les chauffeurs se mirent à corne• comme des forcenés, réclamant le passage. Un soldat américain, assis à côté du chauffeur, sortit de la cabine, grimpa sur le capot, menaçant les travailleurs en faisant le moulinet audessus de sa tête avec une matraque. Effrayés par les coups de klaxon e,f les gestes des yankees, les occupants des voitures arrêtées abandonnèrent du reste leurs véhicules de peur d’être écrasés....