Extrait du journal

Avant de critiquer, il faut tout de même se représenter dans quelle atmosphère M. Truman et ses conseillers discutent de la paix en général et du sort du malade en particulier. Voici un président démocrate qui essaye de gouverner avec une majorité républicaine. Voici une majorité républicaine qui a été portée au Congrès par des électeurs sensibles à la propagande anticommuniste et soucieux d’abord de se délivrer, dans la mesure du possible, d’un lourd fardeau de taxes et d’impôts. Economies et prudence — pour ne pas dire davantage — à l’égard d’un continent dont ils n’ont pas toujours gardé un excellent souvenir, tel fut le mot de passe donné aux nouveaux élus. Mais on sait que les responsabilités cl’un gouvernement ne concordent que rarement avec les préoccupations locales et l’aspiration au calme après la tempête, en sorte que M. Truman s’est trouvé bientôt dans la nécessité de demander à sa majorité ce que celle-ci se proposait justement sinon de lui refuser entièrement, du moins de lui marchander âprement, à savoir d’autres crédits pour l’étranger, sous une forme à définir, et d’autres 'engagements en Europe....