Extrait du journal

La Chambre de i 928 réussira-t-elle à être la Chambre « sociale » qu'elle rêvait de devenir? Il ne saurait y avoir, assurément, pour des législateurs d'ambition plus légitime. A l'heure actuelle, les problèmes classiques de politique intérieure ont bien perdu de leur intérêt. Les partis ont pour la plupart vu le fond des programmes qui firent leur fortuné pendant un demi-siècle, et les candidats ne réussissent plus à soulever l'enthousiasme des foules en leur répétant les vieux refrains démodés sur, le cléricalisme ou la représentation proportionnelle. Les générations de la guerre ont d'autres soucis : la prospérité du pays, la tranquillité civile, la paix extérieure, voilà ce qui les préoccupe avant tout. De la sorte, à part les grandes questions nationales de la stabilisation, des réparations et des dettes, c'est bien le domaine social qui attire surtout l'activité des nouveaux élus. Or, ce champ immense est encore aux trois quarts en friche. Les réformateurs, les démocrates, et aussi les démagogues, peuvent s'y donner libre carrière, tant les textes qui régissent chez nous le travail, l'assistance, l'hygiène, la', prévoyance, l'assurance sont vétustés, et répondent peu aux besoins de la société moderne....