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Courrier de Saône-et-Loire, 11 novembre 1897

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Courrier de Saône-et-Loire
11 novembre 1897


Extrait du journal

LE RÉVEIL L’indifférence en matière politique trouve dans le cours des choses et, à brève échéance, sa sanction. Il serait trop commode do jouir de tous les bienfaits de la civilisation, de l’ordre et de la liberté sans rien faire pour conserver ces biens inappréciables. L’Etat, certes, a ses devoirs. Le pou voir central, s’il est digne de présider aux destinées d’une grande nation, a pour élémentaire obligation d’assurer l’indépendance nationale au dehors et des relations fondées sur l’équité et sur un mutuel respect. Il doit, en outre, à l’intérieur garantir l’ordre, le respect des lois et le régulier fonctionnement des services publics. Son œuvre ne se limite pas à la situation présente. Il doit aussi pourvoir à l’avenir, prépa rer les générations qui grandissent aux devoirs de demain et, autant qu’il est en lui, agrandir le patrimoine com mun par des extensions de territoires ou encore par le développement de l’outillage industriel et commercial de la nation. D’aussi multiples offices ne se peuvent remplir que dans certaines conditions d’ordre et de conservation qui sont pour l’Etat, comme pour tous les êtres organisés, les conditions mô mes de la vie. Quand l’Etat s’incarne dans une monarchie héréditaire, on comprend, à la rigueur, le détachement de cer taines âmes de tout ce qui touche à la chose publique. Un autocrate pénétré de son rôle et des responsabilités qu’il encourt, à supposer qu’il sc puisse trouver ùmo humaine qui ait pleine ment conscience de l’étendue de telles obligations, peut, assurément, accom plir de grandes choses.— C’est l’utopie < du bon tyran >. — Mais, pour un Marc-Aurèle, combien de Caligulas ou de Néronsü L’indifférent en matière politique, dans tous les cas, doit être toujours prêt à faire fléchir sa volon té, sa liberté, devant les fantaisies du tyran. Il n’en va pas de même en Ré publique. Là chacun doit avoir la nette conscience qu’il est à la fois l’artisan du bien public et le gardien de sa pro pre liberté. Sous le régime autocratique, dans une monarchie, on peut se consoler des effets d’une indifférence coupable, en songeant que la Providence a pour vu à l’avenir. Mais en République, l’indifférence ne peut aboutir qu’aux pires effets. On cède, simplement, la place aux plus mauvais, au lieu de faire surgir comme on en a et le devoir et le pouvoir, les meilleurs. Combien, depuis quelques années, avons-nous souffert de cet abandon delà légitime intluence d’hommes qui, par dégoût des mœurs de notre forum,...

À propos

Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.

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