Extrait du journal

IÆ PAIN DES PAUVRES. ( Fin. ) En 1766, Antoine vivait à Paris; il était pharmacien souschef à l’hôtel royal des Invalides. Un matin de l’année 1771, Antoine reçut parla poste le programme d’une question d’économie publique , proposée par l’académie de Besançon ; il s’agissait d’accorder une ré compense considérable à celui qui trouverait le moyen de lutter contre la disette, en remplaçant la farine du blé par quelque nouvelle substance alimentaire. Antoine finissait a peine la lecture de cette question véri tablement nationale, lorsqu’un portefaix poussa du pied les deux battants de son cabinet de travail; l’homme du peu ple déposa , sur le tapis de la chambre , un grand sac et un immense panier,- il lui dit, en s’essuyant le fron; : — Monsieur l’apothicaire, voici des drogues d’Allemagne que le coche du Nord vient d’apporter à votre adresse. En soulevant le couvercle du panier, Antoine trouva, dans la paille, un billet dont il reconnut la chère écriture, et qui ne contenait que ces mots : c Vous avez peut-être oublié Marguerite ; mais je me » souviens toujours de vous ; et de la promesse que vous > nous avez faite , à Francfort, sur votre honneur ; sur vo» tre amour de l’humanité: je vous envoie un sac et un pa» 2.«r de pommes de terre ; vous jetterez cette semence...