Extrait du journal

— Je n’ai pas voulu vous déranger, loi dit la jeune fille, j’admiraisTeepèce d’intimité qui existe entre vous et ces animaux. — Ah ! Mademoiselle, vous ne vous figurez pas ce qu’on peut obtenir d eux en les traitant bien. Il n’y a que les gens qui ne les ont jamais fréquentés qui les supposent insensibles aux bons et aux mauvais procédés. Ils recon naissent bien vite ceox qui les aiment et le leur rendent bien ; on ne se figure pas quelles jouissances on obtient en se faisant l’ami de ces excellentes bêtes. Nous avions un cheval dout nous aurions fait tout ce que nous aurions voulu. Ah ! l'excellent animal 1 Quel courage et quelle docilité ! Il venait à notre voix, et son hennissement avait des iutonations dont nous compre nions toutes les nuances, c'était presque un ami de la maison, nous le chérissions tous et nous espérions qu’il finirait tranquillement sa carrière auprès de nous. On noos Va pris pour la guerre ; sans doute il a servi de proie aux corbeaux sur quelque champ de bataille lointain ; nous l’avons bien regretté, je vous jure. Celui-ci lui a succédé, il était d’abord rétif, hargneux, ayant été conduit trèsdurement; nous l’avons traité avec douceur, notre façon d’agir l’a dompté ; il est aujourd'hui docile comme un agneau. La jeune fille écoutait ces détails avec intérêt. — Je vois, dit-elle, que la vie de fermière a aussi ses agréments. > — N’en doutes pas, mademoiselle ; il faut parfois te...