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Le Figaro, 26 février 1867

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Le Figaro
26 février 1867


Extrait du journal

Paris avait évidemment été piqué par une tarentule samedi ; il s'est manifesté, cette nuit-là une fièvre de danse réellement inquiétante, et Paris a sauté au son des orchestres avec une furia trop générale et trop unanime pour que la chose soit naturelle. Il y avait certainement de la tarentule là dessous. Bal masqué au Châtelet, Bal masqué .à l'Opéra, Bal pjiré à l'Opéra-Comique. Bals par ci, bals par là, bals dans tous les quartiers, bals dans tous les établissements publics. Sans parler des soirées particulières et des sauteries entre intimes qui se sont organisées par myriades. Ce phénomène singulier qui s'est manifesté par un besoin général de déguisements et de nuits blanches, de gesticulations violentes et de soupers à quatre heu res du matin," est assez commun à Paris en cette sai son; il avait cependant acquis cette fois un caractère d'intensité si accentuée qu'il a forcé l'attention des plus indifférents. » * * Ne pouvant .rendre compte de tous ces bals, nous nous bornerons à parler du plus original et du plus gai de tous, celui qu?a donné madame O'Connell, en son atelier du boulevard Saint-Germain, « là-bas, bien loin, tout près du Luxembourg », ainsi qu'il est dit en la chanson fameuse du Petit Ebéniste. Ce bal costumé est, nous l'avons déjà dit, une des grandes curiosités de.-l'hiver parisien. Madame O'Con nell n'en donne qu'un — jamais plus — mais ce jour-là il se dépense chez elle de la belle humeur et de l'en train pour tout le reste de l'année. Cet élégant atelier a ce privilège singulier qu'il est en quelque sorte un terrain neutre, sur lequel se ren contrent, pour danser, plusieurs catégories de gens qui ne se fréquentent guère hors de là : l'aristocratie, les...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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