Extrait du journal

FEUILLETON DE LA GAZETTE DU LANGUEDOC. PEINTURE. TABLEAUX DE M. VII.LEMSENS. Lorsqu’un peintre de mérite expose ses œuvres en public , il n’a ordinairement et ne doit avoir qu’un but, celui de s’é clairer de la critique impartiale et sévère qui l’atteint, pour arriver au perfectionnement de son talent. La médiocrité seule peut songer à la satisfaction puérile d’un amour-propre d’autant plus avide de louanges qu’il a moins à offrir pour les mér,ter. Il est donc du devoir de la critique de répondre fran chement à l’appel de l’artiste ; et c’est en graduant sa sévérité sur les qualités plus ou moins éminentes des œuvres qui lui sont soumises, toujours avec bienveillance sans doute , mais aussi toujours avec justice, qu’elle doit remplir sa tache im portante. Partant de ce principe, nous aborderons les tableaux de XL > ijlemscns avec une rigueur inflexible; car il y a dans notre Peintre toulousain beaucoup trop de qualités réelles pour que nous devions lui faire grâce aucune,en présence des défauts qui déparent toujours son talent, lorsqu’ils ne le retiennent point prisonnier sous le travail matériel de scs toiies. Le premier sujet qui se présente à nous est la Vierge aux •layons, la Vierge de la médaille miraculeuse que le peintre a du reproduire avec une exactitude servile , ce qui a fait couc'ure beaucoup trop vite qu’on n’avait rien à lui demander sous le rapport de l'invention. Eh quoi ! l’invention consisterait-elle donc toute entière dans le contours des lignes extérieures? et n’est-ce donc rien •pie le remplissage du galbe, si restreint qu’on le suppose» Avec des idées plus mûres sur la portée véritable de l’art, on...