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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 3 janvier 1803

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
3 janvier 1803


Extrait du journal

Ainsi , votre forêt prend un aspect moins rude ; Vous charmet son effroi , peuplez sa solitude, Animez son silence, et goûtez à la fois Les charmes d’un bienfait et le charme des bois. Le citoyen Fontanes s’est servi avec art de» mt.nés couleurs dans son tableau des Chartreux * inséré dans un des vol unes du Geme du Chris tianisme du cit. Châteaubriunt. Le poète reprend le cours de ses préceptes , et recomminde la variété. Voici sur ce sujet des vers nôuveaux: Dans l’art d’orner les champs, comme dans nos écrits , A la variété le goût donne le prix ; Ccue variété , séduisante déesse , Qui flattant de nos cœurs l’inconstante faiblesse , Un prisme dans les mains colore l’Univers , Et fait d un seul tableau mille tableaux divere. Dans Vos heureux travaux rcudez-Iui donc hommage j Le chef-d’œuvre des Dieux vous en offre l’image. Regardez cette tête où la Divinité Semble imprimer ses traits ; quelle variété ! Des sentimens du cœur majestueux théâtre , Le frdnt s’épanouit en ovale d’albâtre , Et doublant son éclat par un contraste heureux , S’entoure et s’embellit de l'ombre des cheveux 3 L’œil ardent réunit des faisceaux de lumière ; Deux noirs sourcils en arc protègent sa paupière 3 Ei la levre où s’empreint la rougeur du corail, De la blancheur des dents relevc encor l’email 5 Le nez , dans sa longueur dessinant le visage , Par une ligne droite avec art le partage , Tandis que , déployant ses contours gracieux , La joue au teint vermeil s’arrondit à nos yeux. Voyez le pied , la main dont la structure étala De ses doigts variés la longueur inégale : Voilà votre modèle , heur lux imitateur , Suivez dans ses desseins la main du Créateur ; Et d’objets en objets promené dans l'espace, Que l’œil toujours jouisse et jamais ne se lasse. Cette description de la figure humaine est assuré ment fort belle ; mais peut-elle servir d’exemple pour varier tes aspects des jardins et des bois ? il me semble que la comparaison a été choisie dans un objet trop différent. Au reste , les vers sont excellens , malgré la négligence de toujours jouisse qui blesse 1 oreille , et la triple répétition du mot heureux. A la suite des vers sur la destruction du parc de Versailles , l’auteur place ceux-ci qui ne laissent à désirer que le nom de l’inventeur de l’ait qu’il* indiquent. Mais tandis que ma voix déplorait ces ravages , Quel bruit vient consoler l’ami des vieux ombrages ? Que béni soit ton art , toi qui dans leur langueur Sus des plants décrépits ranimer la vigtiewt ! A peine un frais enduit couvre Un boissans écorce , Le suc régénéré reprend toute sa force ; Il court, il pousse eu l’air de nouveaux rejetons, Rend aux bosquets leur ombre , au priutems ses feston* 1 Des arbres long-tems nuds admiient leur parure; Leur front chauve a repris sa verte chevelure , Et joint avec orgueil , grâce à tes soins puissans, Les charmes du jeune âge a l'honneur des vieux anf. L’auteur a retranché de ce chant la peinture des serres chaudes de Mouceaux ; et après l’épisode du jeune Potaveri qui le terminait . il a donné des préceptes et présenté des tableaux relatifs aux points de vue. Lis vers de ce monceau qui ne sont point nouveaux étaient d’abord dans le premier chant. Il a ajouté à cette partie de son ouvrage la peinture d’un chemin public . celle des moulins , des clochers, des vieux monuments, celle enfin de la Méditerranée, vue de Nice, je transcris ces morceaux pleins de couleur poétiques et de variétés. , Là d'un chemin public c’est la sccne mouvante , , C’est lé bœuf matinal que suit le soc tranchant ; C’est le fier cavalier qui , distrait en marchant, Du coursier, dont sa main abandonnait l'allure , A l’aspect d'un passant releve l'encolure $ C'est le piéton modeste, un bâton à la main , A qui la rêverie abrégé le chemin ; C'est le pas grave et lent de la riche fermiers ; - C’est le pas leste et vif de la jeune laitière , Qui l’habit retroussé , le corps droit, va trot tant, Son vase en équilibre et chemine en chantant ; C’est le lourd charriot dont la marche bruyante Fait crier le pavé sous sa masse pesante>,...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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