Extrait du journal

Nous demandons à Dieu, Sire, que les inspi rations de ce monarque immortel, qui a tant servi la civilisation chrétienne et française, soient celles de Votre Majesté, et vivent à ja mais bénies et fidèles dans le cœur du Fils aîné de l’Eglise. Nous ne saurions porter plus loin nos vœux, ni en former qui soient plus dignes de vous, de la France, de la religion, et plus décisifs pour l’avenir que Dieu, comme toujours, tient dans ses puissantes mains. Vous avez aimé. Sire, le rapprochement heureux des fêtes de Jeanne d’Arc avec les fêtes de l’agriculture. Ce mélange des riches ses de nos champs, malgré leur tristesse pas sagère , et des conquêtes du travail au temps présent avec les souvenirs impérissables du passé, élève l’âme à un amour plus large et plus ému de la patrie, de son histoire, de ses destinées. La fête de Jeanne d’Arc est d’ailleurs si bien la fêto des campagnes! puisque la vierge de Domrémy fut fille des.hameaux, et naquit de ces paysans généreux dont la forte main sait conquérir, labourer et défendre la terre. La fête de Jeanne d’Arc est aussi la tête de toutes les femmes chrétiennes et françaises, et vous l’avez compris de cette sorte, Madame, en daignant vous y associer. Jeanne d’Arc n’a pas seulement sauvé la France, c’est la France elle-même qu’elle représente ; cette nation sen sible et lière, tendre et valeureuse, nous nous plaisons à la voir, et cette image ne saurait dé plaire n vos regards, sous les traits de Jeanne d’Arc, avec le cœur Inspiré d’une jeune tille sous l’armure d’un guerrier. Vous avez bien voulu, Madame, prendre part à nos solennités, et cette pensée aussi me touche, le lendemain d’un jour où la re ligion vous a donné la p!u> pure joie qui soit ici-bas permise au cœnr d’une mèreVotre Majesté vient de voir son Fils s’agenouiller et se nourrir pour la première fois du pain de vie à l’autel du Dieu qui aime et bénit cet âge. L’attendrissement de ce spectacle a fait couler de vos veux de pieuses larmes. Poisse Votre M-jesté n’en connaître jamais d’autres ! Puisse-1-Elle voir le jeune Prince, son amour et son espérance, croître dans cette piété forte qui est. comme Bossuet le disait au fils de Louis XIV, le tout de rhomme et du prince ! Puisse sa première communion demeurer le profond et indestructible souvenir de sa vie! C’est ce que demandait à Dieu pour lui le chef vénéré de l’Eglise, lorsque, du haut du trône apostolique toujours si vaillamment soutenu par nos armes, Pie IX le bénissait au moment même où il recevait pour la première fois la visite de son Dieu !...