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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 15 avril 1834

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
15 avril 1834


Extrait du journal

INTÉRIEUR. Paris , le 14 avril. MM. lee députés, précédés par M. le président et les membres du bureau, se sont rendus aujourd’hui 14, à deux heures, au palais des Tuileries, en traversant le jardin. Il y avait environ trois cents membres. MM. les députés ayant été introduits dans la salle du Tréne, M. Dupin, président, a adressé au Roi les pa roles suivantes : « Sire , » La chambre des députés n’a pu résister au désir de venir se presser autour du trône constitutionnel de Votre Majesté. Dans cette circonstance affligeante pour le pays, pénible pour le cœur du Roi, douloureuse pour tous, nous aimons à vous renouveler, Sire, l’assurance de notre attachement à votre personne , de notre fermeté à maintenir et à défendre nos institutions, et de notre loyal concours à tous les moyens légaux qui auront pour objet de réprimer de pareils attentats, et d’en em pêcher le retour. » Le Roi a répondu : « Messieurs , je suis vivement touché de cette démari» ehe de la chambre des députés ; elle m’v a déjà ha» bitué , dans d’autres circonstances dont le souvenir » m’est également pénible. Sans doute mon cœur est » profondément affligé des maux que la France vient » de souffrir, de ceux que la ville de Lyon en particu» lier a subis, de ceux dont nous avons été les témoins » dans les rues de Paris. Je sens, comme votre prési» dent, la nécessité d’employer toute la force des pou» voirs de l’Etat pour réprimer de pareils attentats, » non seulement pour protéger nos institutions et les » garantir des attaques dont elles sont l’objet, mais en» core pour assurer la sécurité publique et la liberté » individuelle, si douloureusement compromises par la » possibilité d’être surprises, au milieu de la paix , par » de pareils crimes. » Jo vous remercie, Messieurs, du loyal concours » que vous m’apportez ; c’est une nouvelle preuve de » l’union qui règne entre tous les pouvoirs de l’Etat. Je » vous remercie des sentimens que vous me témoignez » personnellement, je ne puis mieux y répondre qu’en » me dévouant tout entier, comme je l’ai toujours fait, » au salut de la France et au maintien de nos institu» lions que je soutiendrai avec vous. Fort de votre con» cours, je réponds que rien ne pourra y porter la » moindre atteinte. » Ces paroles, prononcées avec émotion, ont été ac cueillies avec le plus vif enthousiasme, par les cris réitérés de vive le Roi ! vive la famille royale ! A trois heures, S. M. a reçu la chambre des pairs. M. le baron Vasquier, président, s’est exprimé en ccs termes : « Sire, » La chambre des pairs a ressenti unanimement le besoin de renouveler à V. M., dans une circonstance si grave, l’expression de son invariable dévouement. Déjà plus d’une fois l’égarement des factions lui avait imposé ce devoir. Si leur fanatisme n’est pas encore épuisé, si leurs criminels efforts viennent de se reproduire, du moins la stérile et sanguinaire atrocité de leurs derniers actes atteste plus que jamais leur impuissance. Quoi qu’elles puissent tenter, Sire, elles ne lasseront jamais ni le courage civique de la garde nationale, ni le zèle in trépide de l’armée,ni le ferme dévouement des grands corps de l’Etat, et particulièrement de la chambre des pairs , qu’un si profond sentiment de patriotisme et de devoir social attache à Votre Majesté. » Le Roi a répondu : « La chambre des pairs m’en a constamment donné » le témoignage dans toutes les crises que nous avons » été destinés à traverser. Celle-ci est une grande leçon » pour ceux qui ont eu tant de fois la criminelle au» dacc de renouveler les scènes douloureuses dont nous » venons d’être témoins. C’est encore à la valeur et à la » persévérance de notre brave armée, do notre brave » garde nationale, que nous devons d’avoir été délivrés » des dangers qui nous menaçaient. Elles se sont mon» trées dignes de ce que la France attendait d’elles ; je » les ai secondées de tout mon pouvoir, et j’ai la con» fiance qu’avec votre concours et l’appui de la nation » nos institutions seront garanties de toute atteinte. » Cette démarche de la chambre des pairs ajoutera à la » force du Gouvernement, force qui est si nécessaire » dans un tems où les factions s’agitent en tous sens, et » ne perdent jamais la coupable espérance de renouveler » les calamités que nous avons à déplorer en ce mo» ment. Mais cette espérance sera déçue, et l’attente de » la France ne sera point trompée. Je suis bien touché » des sentimens que la chambre des pairs me témoigne » personnellement, et je désire qu'elle compte toujours » sur ceux que je lui porte, et qui sont bien sincères. » Au moment où le Roi a cessé de parler, les cris de vive le Roi ! vive la famille royale ! ont éclaté de toutes parts. A onze heures, le Roi a passé en revue dans la cour dos Tuileries et sur la place du Carrousel les quatre légions de la banlieue, la cavalerie de la garde nationale, et tous les escadrons de service qui se trouvaient réunis sur la place. Le Roi est ensuite sorti à cheval, accom pagné de Mer le duc d’Orléans, de M$r le duc de Nemours et du prince de Joinville , entourés de tous les ministres, des maréchaux Gérard , Mortier , Molitor, Grouchy, et d’un grand nombre d’officiers-généraux , et S. M. a été passer en revue sur le quai, la place de la Concorde et...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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