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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 16 janvier 1850

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
16 janvier 1850


Extrait du journal

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Liberté, Égalité, Fraternité. M. le ministre de ( instruction publique vient d adres ser les circulaires suivantes aux préfets, aux recteurs et aux instituteurs communaux, pour l’exécution de la loi du 11 janvier dernier concernant l’instruction primaire : Monsieur le préfet, La loi du 11 janvier dernier vous appelle à une mission de surveillance et de répression, à l’égard des instituteurs communaux, plus étendue que par le passé. Les devoirs nouveauxqu’etle vous impose ne sont, au reste, que le déve loppement de ceux qui résultaient déjà pour vous, sous ce rapport, de la présidence des comités d’arrondissement. Un assez grand nombre d’instituteurs ont été égarés tout à la fois par l’influence des événements que nous avons tra versés, et par des causes d’excitation particulières à leur situation. L’exécution ferme de la loi nouvelle confiée à votre patriotisme les ramènera dans la véritable ligne de leurs devoirs. Les instituteurs ne sont pas destinés à un rôle politique. Vous n’avez point de services de cette nature à leur de mander ; mais vous ne devez pas tolérer qu’ils prennent ja mais une attitude hostile au gouvernement qui les institue. Toute manifestation de ces principes anarchiques qui mas quent leur caractère destructeur sous des noms spécieux, sous l’apparence d’un système social et politique étranger et dès lors hostile à la constitution, tous actes propres à les propager sont, de la part d'hommes chargés d’un enseigne ment public et de l’éducation morale et religieuse des en fants du peuple, des fautes graves qui appellent votre sévère attention et l’application des pouvoirs qui vous sont con férés. Pour exercer une surveillance attentive et efficace sur l’instruction primaire, profitez, autant que possible, de l’ex périence du recteur de l’académie ; assurez-vous du con cours des inspecteurs et sous-inspecteurs, intermédiaires or dinaires entre vous et l’instituteur. Que vos rapports avec les comités soient aussi l’objet d’une attention suivie. Faites pé nétrer chez tous leurs membres la conviction de votre dévoue ment aux intérêts et aux devoirs qui vous sont communs, et établissez entre eux et vous la plus complète harmonie pos sible. Appelez spécialement à vous, dans l’accomplissement de cette lâche, le concours des fonctionnaires que les comi tés renferment, et exhortcz-les à remplir avec exactitude tous les devoirs que cette position leur impose. Je vous recommande aussi de point négliger, quand vous en aurez l’occasion et la possibilité, de voir les insti tuteurs eux-mémes, d’étudier leur situation, leurs vœux, leurs besoins. Que vos rapports avec eux leur donnent i’idée vraie de tous les sentiments que le Gouvernement a pour eux, c’est-à-dire une bienveillance sincère jointe à une inébranlable fermeté pour les maintenir dans la voie égale ment tracée par l’intérêt politique du pays et par celui des pères de famille. Vous aurez soin de me transmettre tous tes renseignements convenables sur les instituteurs nommés par les comités d’arrondissement, et dont l’art. 22 de la loi du 28 juillet 1833, dans une disposition conservée implicitement par l’art. 7 de la loi nouvelle, me réserve l’institution. Vous ferez au besoin comprendre aux comités d’arrondissement que la loi nouvelle leur permet plus aisément que par le passé d’appeler à des situations plus avantageuses les insti tuteurs qui se seraient créés des titres à la reconnaissance des pères de famille et à l’estime de l’autorité. Je vous invite à exercer avec autant de fermeté que de dis cernement les droits que la loi nouvelle vous confère. Kecueillez dans ce but des renseignements exacts auprès des sous-préfets comme auprès des agents de l’inspection pri maire et des autorités locales; efforcez-vous, enfin, de réaliser autant que possible, une sorte d’uniformité dans l’état de la surveillance et de la discipline de l’enseignement primaire sur la surface de votre département, uniformité que la va riété des tendances locales des comités n’a pas permis d’é tablir sous l’empire (je la législation précédente. Dans les cas où la réprimande et la suspension ne vous of friraient pas de moyens de répression suffisants, et où vos convictions persévérantes vous feraient juger la révocation nécessaire, vous ne craindrez pas, quels qu’aient été les avis des comités, d’user de tous les droits que la loi vous con fère, et vous pourrez compter, dans des cas semblables, sur le ferme appui du Gouvernement. Veuillez m’adresser, dans le délai d’un mois, un rapport sur l’état de l’instruction primaire, la situation morale et l’esprit des instituteurs communaux dans votre département, rapport dont je vous demanderai ultérieurement la conti nuation régulière à certaines périodes que je vous ferai con naître. Recevez, monsieur le préfet, l’assurance de ma considé ration très-distinguée. Le ministre de l'instruction publique et des cultes, Pari eu. Paris, le 16 janvier 1850....

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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