Extrait du journal

XVI (suite). Le silence avait succédé à ce tournoi entre la mère et la fille. Elles restaient abîmées dans leurs ré flexions, quand la vieille bonne annonça MM. de tilangy et Deschamps. Avant même que Mœe Guyot etU dit de les intro duire, Louis Deschamps était déjà aux pieds de Louise et lui baisait les mains avec transport. Il était loin de penser qu’on no l’avait fait venir que pour lui demander le sacrifice suprême de son affection. 11 arrivait plein de joie. Passant d’un dés espoir extrême à la plus douce de toutes les félici tés, il croyait enfin posséder Louise. — Monsieur Deschamps ! s’écria Mee Guyot, monsieur Deschamps! — Oh! madame, répondit Deschamps, pardon, mille fois pardon ! car c’est à vous qu auraient du s’adresser mes premières tendresses, à vous qui consentez à combler tous mes vœux. Louise pleurait. — Monsieur Deschamps, fit M“* Guyot, relevezvous, je vous en prie, relevez-vous et écoutez-moi. Ce fut alors seulement que Louis Deschamps re marqua la désolation peinte sur le visage de Louise et sur celui de sa mère. 11 s’assit et, d’un air anxieux, il attendit que M"e Guyot parlât. — Monsieur, dit-elle, je ne crois pas avoir trop préjugé de votre honneur et de votre droiture en vous recevant en ce moment....