PRÉCÉDENT

Gazette nationale ou le Moniteur universel, 6 avril 1855

SUIVANT

URL invalide

Gazette nationale ou le Moniteur universel
6 avril 1855


Extrait du journal

Paris t le iS avril. Le maréchal ministre de la guerre reçoit aujour d’hui même, du général commandant en chef en Crimée, le rapport suivant, en date du 23 mars. Monsieur le maréchal, Nous avons eu cette nuit un combat très-vivement disputé et très-glorieux pour nos troupes à nos at taques de droite devant la tour Malakoif. L’ennemi a tenté de ce côté, vers onze heures du soir, une sortie générale à laquelle il ne parait pas avoir fait con courir moins de quinze bataillons, lesquels, au dire des prisonniers russes, seraient au complet de 1,000 hommes. Ces troupes, divisées en deux colonnes, ont attaqué en masse et avec des hurlements sauvages la tète du cheminement que nous avons entrepris en avant de notre parallèle pour atteindre les embus cades précédemment occupées par l'ennemi, embus cades que notre intention est de relier solidement entre elles pour eu faire une place d’armes. 1 rois fois repoussés, et trois fois ramenés par les excita tions de leurs officiers, les Russes ont du renoncer à occuper ce point, défendu par des compagnies du 3e de zouaves, aux ordres du chef de bataillon Da non. Il y a eu là un combat opiniâtre qui nous a coûté cher, mais qui a causé à l’ennemi des pertes bien plus considérables et en rapport avec les masses qu'il présentait. Le colonel de tranchée Janin, du 1" de zouaves, dirigeait les efforts sur ce point et luttait personnellement avec une rare énergie. Il était cou vert du sang de deux blessures reçues à la tête, mais qui sont heureusement sans gravité. Les efforts de l’ennemi, qui n’a pu que boule verser la gabionnade, encore vide, que nous avions sur ce point, restés impuissants, se sont portés sur la gauche de notre parallèle, vers le ravin de k ara bri ma, où il a été chaudement reçu par la fusillade, et n’a pu pénétrer. Puis il s'est tout à coup jeté sur la droite de la parallèle anglaise, a pu franchir les ouvrages, et s’est trouvé en arrière de notre gauche, qui a été un instant en prise à un feu de revers meurtrier. Le général d'Autemurre, de tranchée, a pris les dispositions nécessaires, avec sa vigueur et son calme accoutumés. Le 4e bataillon de chasseurs à pied, venant à l'appui, a été lancé dans le ravin et s’est vaillamment jeté sur l'ennemi, qui, lui-même à découvert, avait lait des pertes considérables et a été repoussé pour ne plus revenir. Plus à gauche, les Anglais, qui n’avaient pu réunir encore que des forces bien inférieures a celles des assaillants, ont abordé l'ennemi avec leur vail lance habituelle, et, après une lutte très-vive, Vont forcé à la retraite. Plus à gauche encore, les Anglais avaient été attaqués par une sortie qui semblait une diversion, et dont ils ont eu raison en peu de temps. En résumé, cette opération de l’assiégé différait complètement de toutes celles qu'il a tentées jusqu’à ce jour contre nos travaux. Pour la réaliser, et mal gré le chiffre déjà grand de la garnison, il avait fait venir du dehors deux régiments huit bataillons) de troupes reposées régiments de Dnieper et d’Üuglitch . C’était une sorte d’assaut général contre nos chemi nements, et la combinaison paraissait la mieux con çue pour obtenir un résultat considérable. Aussi, l’importance de cet insuccès de l’assiégé doit-elle être mesurée sur la grandeur du but qu’il avait en vue. Les prisonniers que nous avons faits disent que ses peites ont été énormes, et nous pensons, en etlet, que ce combat désordonné, comme tous les combats de nuit, et où le feu a duré plusieurs heures, a dù lui coûter, eu égard aux masses qu'il montrait, 1,000 à 1,200 hommes au moins hors de combat. Le terrain en avant de nos parallèles est semé de morts, et le général Osten-Saken vient de nous de mander une suspension d’armes, qui a été accordée et fixée à demain, pour que les derniers devoirs puis sent leur être rendus. Nos pertes, à nous-mêmes, sur lesquelles le géné ral bosquet n’a pu m’envoyer encore que des éva luations approximatives, sont fort sensibles et ne...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

En savoir plus
Données de classification
  • canrobert
  • calvé
  • nakas
  • bernard
  • chardin
  • claverie
  • dulin
  • warrand
  • laberte
  • de tourville
  • paris
  • sébastopol
  • bèdes
  • mo
  • granier
  • banon
  • valmy
  • algérie
  • dumas
  • girard
  • s. a.
  • journal officiel
  • moniteur universel