Extrait du journal

Après plusieurs années de législature, il n'a jamais voulu admettre que les danseuses et les comédiens participassent de la maj esté de l'Etat, comme les ingénieurs des ponts et chaussées, les militaires, les juges et les receveurs des contributions. Cette façon de voir a l'avantage de souligner encore une des divergences de sentiment qui divisent Napoléon Ier et l'honorable parlementaire. Le Grand Empereur, qui avait discipliné le sourire de ses ballerines,comme les gestes de ses maréchaux entendait, en effet, que chacun d'eux honorât, selon sa place dans la hiérarchie administrative, cette divinité mystérieuse et redoutable qu'était devenu l'Etat sous sa volonté tyrannique. Aussi bien pouvait-il mander, en 1813, à son surintendant des théâtres, qui lui signalait une révolte du corps de ballet : « Dites à ces demoiselles que si elles ne rentrent pas dans le calme, je nommerai, à l'Opéra,un bon général qui les fera marcher militairement. » Cet ordre énergique étouffa les dernières velléités révolutionnaires de nos daneeuses nationales....