Extrait du journal

Bien que la saison ne soit pas encore rigoureuse, on a déserté depuis longtemps déjà la terrasse des cafés, et les conversations accoudées devant la demiÎVichy se tiennent maintenant à l'intérieur, dans l'atmosphère surchauffée par le gaz ;.on est à l'étroit, les uns sur les autres empilés, les chaises se touchant autour des tables qu'encombrent les consommations, apéritives ou non, les groupes voisinant quand même, malgré les divergences d'art, de politique, de pose ; les vieux, les jeunes, les chevronnés et les éliacins, c'est un pêle-mêle, d'où toute considération respectueuse est d'ailleurs exclue, où l'on se tape sur le ventre entre copains sans souci de l'âge ; les générations diverses frayent, les doyens sont communément traités de badernes, et les gosses d'intrigants, on perd pied en cette vulgarisation du métier, on s'illusionne à ces glorioles du cinq à sept, c'est aussi vaniteux que de petites académies, c'est bêta comme tout ce qui est factice....