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Je suis partout, 13 juillet 1935

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Je suis partout
13 juillet 1935


Extrait du journal

Ceux d’hier On entend dire dans les milieux < modé rés > : « Nous voyons se dresser deux France, une de droite, ur.e de gauche. Le fait n’est pas nouveau, et l’histoire de la 111' Répu blique nous apprend que toujours, lorsqu'elle s'est affirmée comme elle s’affirme aujourd'hui, la droite a été vaincue. Alors, pourquoi avoir pris ce plaisir singulier à détruire les partis moyens ? Eux disparus, où irons-nous, mon Dieu ? * Ce blâme indirect aux groupements natio naux est formulé avec une particulière insis tance dans les milieux catholiques. Pas dans tous, heureusement, mais dans ceux qu’anime un < jeune clergé », d’esprit assez singulier. A l’entendre, les étudiants comme les enfants des patronages ne doivent pas être plus orien tés à droite qu’à gauche. Ces jeunes gens doivent être neutres. Comme si des garçons de 16, 18, 20 ou 25 ans, nés Français, de saine constitution, de bon sens robuste et d’âme généreuse, pouvaient demeurer neutres dans les circonstances présentes ! A cet égard, le combat que mène le général de Castelnau, président de la Fédération na tionale catholique, est singulièrement poignant et réconfortant. Le général de Castelnau a très bien senti le danger d’une déviation de la pensée et du sentiment des catholiques sur le plan national. Comment ne pas faire hon neur à l’illustre soldat qui, presque ou plus qu'octogénaire, perçoit, avec une sensibilité que peuvent lui envier bien des jeunes, le ralen tissement du « cœur français » dans la jeu nesse catholique ? Ah ! si cette jeunesse était restée dans le cadre et dans la tradition que résumait jusqu’à ces dernières années la vieille formule < Dieu et Patrie », combien s’en serait trouvé accéléré et renforcé le mouve ment de rénovation nationale auquel nous as sistons ! Fait nouveau Ce fut une faute contre le cœur, mais ce fut aussi une faute contre l'intérêt. En effet, que le Front dit populaire triomphe, comment peut-on croire que la Franc-Maçonnerie qui l'anime saura gré au clergé de son absten tion ? Elle interprétera cette abstention comme une tactique inspirée par la crainte et sa fille, la ruse, cette force des faibles. Si, au con traire, la révolution nationale triomphe, elle apparaîtra débarrassée des hypothèques dont les partis de droite étaient jusqu’ici chargés à l’issue de toute action politique, perdue ou gagnée. Un nouveau clergé dirigeant ayant mis de propos délibéré la question religieuse hors des partis politiques, mais plus particulière ment des partis dits « de droite », a libéré ceux-ci d’un fameux handicap. Etait-ce ha bile ? N’insistons pas. Ceux de demain? Le gouvernement a pris pour demain des mesures d’ordre sévères. Il a eu raison, mais il eût mieux valu ne pas permettre au Front populaire de défiler. La coalition radicalo-socialo-communiste se désolidarisait de la fête nationale. C’est le cas de le dire, elle « faisait bande à part ». Et quelle bande ! Pourquoi...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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Données de classification
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