Extrait du journal

Saint-Quentin, le 26 juin 1842. Revue intérieure et extérieure. Jamais , à aucune autre époque , le parti conservateur et cons titutionnel n'a été , comme maintenant, en butte a plus d’outrages et de grossières injures de la part des journaux de l’opposition. Il fautquece partisoitbien fort et bien puissant, qu’il ait jeté dans le pavs de bien profondes racines, pour exciter contre lui une pareille tempête d'insoltes et d’outrages , pour avoir opéré le miracle in croyable jusqu'alors , de réunir dans un sentiment commun de co lère tous ces ouvriers d’une Babel qui n’est habitée que par le bruit, la discorde et la confusion. On voit bien que les élections sont prochaines , et qu’il faut racheter par la furie et la perfidie des déclamations l’infériorité numérique qui l’a rendue heureuse ment impuissante jusqu’alors. Mais est-ce que la vieille opposition, après avoir été vaincue dans toutes les élections précédentes , pourrait prétendre à vaincre aujourd'hui ? — Est-ce que le pays n’eSt pas suffisamment édifié sur ses paroles et ses intentions ? A propos de quoi peut-elle espérer que le corps électoral qui l’a re niée et combattue onze ans, se prendra d’une tendresse subite pour elle et ses doctrines ? il ne nous paraît pas qu’elle ait obtenu de bien grands succès dans ses dernières luttes de tribune ; ses orateurs n’étaient même plus soutenus par la passion ; ils arrivaient essoufflés au bout de leur harangue, sans éclat, sans vie, et que l’espoir de vaincre n’eehauffait plus. Cette opposition donne depuis quelques années un trop triste spectacle , elle est trop souffreteuse et haletante pour qu’on puisse la soupçonner d’être voisine d’une victoire prochaine. Le pays lui a jeté cent fois à la face sa vieille défroque usée de vertus d’emprunt , d'indépendance et de fausse passion pour le bien public : elle déploie son vieux drapeau criblé de défaites ; elle sera vaincue encore assurément. En vérité, il y a quelque chose d’étrange , nous dirons plutôt de providentiel dans cette fatalité qui s’attache depuis quelque temps aux hommes qui, pour satisfaire leurs haines mesquines et étroites et leur ambition personnelle , n’ont pas craint de faire une opposition systématique a toutes les saines idées gouvernementales, conservatrices et vraiment sociales. Malgré le mensonge et la ca lomnie , la haine et la colère , la vérité s’est fait jour: tous sont venus échouer devant la sagesse des majorités parlementaires , et voila qu’ils se donnent encore rendez-vous tous au même jour, à la même heure , devant l’opinion publique. Nous espérons bien qu’ils y perdront cette fois ce qui leur reste encore de peu d’influ ence. C’est que le temps des déclamations haineuses est passé. C’est qu’il en est des passions politiques comme des passions morales : chez les nations qui grandissent, comme chez les jeunes hommes , elles s’émoussent au contact de la raison épurée , de l’examen at tentif et surtout des déceptions. ACTES OFFICIELS. Sont promulgués dans le Bulletin des lois : i°. La loi qui ouvre un crédit pour la célébration du douzième anniversaire des jour nées de juillet 183o ; 20. la loi qui proroge celle des 21 avril 1832, Ier mai i834 et 24 juillet i83q, relatives aux étrangers réfugiés; 3°. la loi qui accorde un crédit extraordinaire pour dépenses re latives aux essais d’une télégraphie de nuit ; 4°- la loi qui reporte à l’exercice 1842 la portion non employée , au 3i décembre 1841» du crédit affecté a l'exécution de peintures et de sculptures au pa lais de la chambre des pairs ; 5°. la loi qui affecte une somme de 896,800 fr. aux constructions nouvelles a faire aux bàtimens du Palais-de-Justice de Rouen. — Une ordonnance royale du 11 juin, insérée au Moniteur, porte ce qui suit : « Durant le délai de trois mois, à partir de la promulgation de la présente ordonnance, les particuliers qui ont fait timbrera l’extraordinaire des formules à leur usage , pour lettres de voiture et pour connaissemens , seront admis a faire frapper des timbres...