Extrait du journal

teurs vraiment soucieux des intérêts et de la prospérité de leur pays, bien que la nou velle attitude de M. de Saint-Vallier soit faite pour rendre la conciliation difficile et te succès électoral incertain, M. Germain., député de Trévoux, vient d’adresser une lettre aux électeurs sénato riaux de son département pour décliner la candidature qui lui avait été offerte en vue des élections du 25 janvier. Elle contient, à la suite d’un réquisitoire en règle contre tout ce qui s’est lait dans le parti républicain depuis douze ans, et principalement contre la politique de la majorité des Chambres, l’aveu d’un profond découragement. « Il n’y a pas en ce moment, dit-il, de place pour moi au Parlement ». Cette parole est grave dans la bouche d’un homme qui, s'il n’u pus reçu son mandat pour parler au nom de son groupe, n'en est pas moins l’un des membres les plus éminents. Pour qu’un des principaux représentants des idées du centre gauche tienne un pareil langage, il faut croire que les plus éclairés, les plus expérimentés, les plus sagaces parmi les partisans de la Répu blique conservatrice ont fini par reconnaître que la faillite de leur idéal gouvernemental est définitivement accomplie. L’attitude présente de M. de Saint-Vallier protégé des radicaux en est une preuve nouvelle. 11 nous semble toutefois qu’il y avait à tirer des faits reconnus avec une sincérité si courageuse par M. Germain une autre con clusion que celle à laquelle il s’est arrêté. Sur ce point, nous sommes de l’avis du Jour nal des Débats et du Temps, qui reprochent à l’honorable député de déserler la lutte et de se réfugier dans l’inaction. Certes ce n’est pas sous leur bannière qu’il peut faire œuvre utile à son pays, et ce n’est pas à nous de lui apprendre que la République conservatrice est la plus irréalisable des uto pies, puisqu’v le reconnaît lui-même aujour d’hui. Cependant la France est-elle condamnée à périr parce que les modérés du parti ré publicain se sont montrés incapables de ré sister aux violents et parce que l’expérience a démontré qu’il était impossible d'acclima ter une République sage, honnête, conserva trice dans notre pays ? Nous ne le pensons pas. Nous avons la ferme conviction qu’il peut et doit trouver son saiut dans une autre forme de gouvernement qui, saura, dit le Français, réaliser cette pondération des pouvoirs publics dont M. Germain proclame avec raison la nécessité....