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Journal de Roanne, 13 avril 1919

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Journal de Roanne
13 avril 1919


Extrait du journal

loge, fait à l’instar de Paris, éclaire mais ne marque point l’heure, en dépit de son dou ble cadran, je pense à la maison provin ciale qui était là naguère et qui fut. pierre par pierre, transportée et reconstituée non loin du Phénix. Plus loin, à la place de cette banque dont la raison sociale est si longue que vous ne sauriez l’énoncer sans reprendre haleine, je revois par la pensée un café fameux, au nom court et pimpant comme une fleur, et où une femme char mante dispensait son sourire à des consommateurs gui étaient tous comme tes a dans un club. Si je me retou me, j'aperçois une galerie de portraits dont l’enseigne a porté au loin le renom de notre ville; et si j’y pénètre, j’y vois non sans mélancolie les traits de presque tous les Roannais no toires, quelque chose comme le petit Pan théon de la localité... « Et voici le monument du Centenaire, l’œuvre toute blanche de notre grand sculpteur Roannais, qui attendait en 1911 la visite de M. Poincaré et reçut à l'improviste celle d’un drapeau qui allait con duire nos enfants à la gloire et aussi hélas! à la mort... « Et voici le fin clocheton de notre HôteI de Ville, du haut duquel les heures tombent lentement. Avez-vous remarqué comme toutes nos horloges publiques sonnent les heures comme d’un marteau lassé, à coups largement espacés? Leurs voir qui me sont toutes familières, et que jè sais fort bien distinguer entre elles, semblent nous dire: « Ici, la vie est douce, bons bourgeois de Roanne ; prenez votre temps, c’est long, une heure: c’est long, une journée. Que de cho ses vous pourrie: accomplir, si vous ne gas pilliez pas les minutes que nous vous don nons ! » Et celle du Collège, peut-être ta doyenne, nous rappelle encore davantage la fuite du temps, car elle nous détaille les heures et. en vieille radoteuse, nous répète les moindres quarts de son timbre chevro tant. Tous ces bavardages de cloches claires ou fêlées m’enchantent; ce sont comme les dialogues de commères bavardes au visage tout rond, qui existaient bien avant nous et qui nous survivront. Elles sont, ces bonnes vieilles qui causent dans notre ciel, comme les fidèles génies de la cité. Et elles doivent en savoir, des histoires ! Car elles ne fer ment jamais l’œil : et même la nuit, leur babillage sempiternellement monotone con tinue au-dessus de nos toits endormis. » Il se tut. Mais j’entendais encore toutes ces voir mystérieuses qu’il venait de faire bruire à mes oreilles et nous n’eûmes plu* envie de causer davantage. A. P. LE PWE ET JEAN! Il',ARE...

À propos

Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.

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