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Journal de Roanne, 15 décembre 1872

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Journal de Roanne
15 décembre 1872


Extrait du journal

rendre responsable de la crise dont nous ne venons de sortir que pour y retomber peut-être bientôt, d’arracher M. Thiers à son alliance. Car, en vérité, nous assistons à un spec tacle étrange, inexplicable même, si l’on devait sans tenir aux symptômes extérieurs, si l’on devait croire à la sincérité des mani festations qui se produisent dans les rangs de la démagogie. Que voyous-nous, en effet? Le parti révolutionnaire tout entier cons pirant pour fortifier le pouvoir d’un homme, pour imposer silence aux résistances qu’il rencontre au sein d’une assemblée élue, et pour conseiller, quoi ? — Un coup d’Etat. Dans ce but, on fait bon marché de toutes les conquêtes de la révolution, de ces fameux principes de 1789, sans cesse invoqués et sans cesse foulés aux pieds par la démo cratie ; et c’est le parti le plus rebelle à toutes les constitutions régulièrement vo tées, à toutes les lois, à toutes les autorités qui préconise ce système. Oui, tout cela est invraisemblable, impos sible, si l’on devait prendre à la lettre la logomachie adoptée pour la circonstance. Mais non , le radicalisme révolutionnaire n’est pas «aussi absurde, aussi inconséquent qu’il en a l’air. lien arrive par li à la dissolution, et il a mille bonnes raisons pour la vouloir. Il la veut, non dans l’intérêt de l’ambition ou le l’amour-propre de M. Thiers. mais dans l’intérêt de sa propre cause. Il la veut, parce que l’esprit éminemment conservateur de VAssemblée actuelle le contrarie et le lient en échec; parce qu’il nourrit l’espoir assez fondé, à en juger par les apparences, d’obtenir la majorité pour lui-même, dans le cas où auraient lieu des élections géné rales, conséquence obligée de la dissolution. Il la veut surtout immédiate ou très-pro chaine, pendant que le pays est encore en pleine fièvre et avant que les agitations entretenues avec soin sur tous les points du territoire aient eu le temps de se calmer. Quant à M. Thiers, dont ce parti épouse la querelle avec tant de chaleur ostensible, il aurait tort de se faire illusion sur la nature du concours empressé que la gauche lui prêle. Ce n’esf qu'un instrument, une ma chine de guerre à l’aide de Laquelle on compte faire brèche au corps de la place et lui livrer ensuite l’assaut. Une scission éclate entre le président de la République et la majorité réelle de la Chambre ; le radicalisme l’exploite ; il s’ef force d’envenimer la querelle, d’élever entre les deux pouvoirs une barrière infranchis sable. Pourquoi ? Parce qu’il espère venir plus facilement à bout de ses adversaires divisés, que de ses adversaires réunis en un seul camp et marchant comme un seul homme contre lu démagogie. Que et lie tactique soit couronnée de succès ;

À propos

Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.

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