Extrait du journal

loi qu’ils sentent grosse de périls et dont ils préfèrent ne pas prendre la responsabilité; cette sorte de bravoure qui distingue ordinairement nos législateurs n’étonnerait personne. Quoi qu’il en soit, le fait acquis n’en reste pas moins digne d'attention, et il sera curieux de constater ce qui subsistera du projet Millerand, quand il aura été soumis à une autre consultation que celle de politiciens vagues et de non moins vagues courtiers électoraux, qui n’ont jamais été syndiqués que pour l’industrie grévicole. Du moment où nous sommes censés vivre sous un régime démocratique, il n’est pas mauvais de demander parfois à la démocratie son opinion sur ses besoins les plus essentiels et les plus immédiats. Nous attendrons donc avec pleine confiance son verdict relatif à la question des retraites ouvrières, et s’il ne satisfait pas pleine ment M. Millerand, M. Jaurès, et leurs fidèles, ça ne sera pas une raison pour que nous ne nous félicitions pas du résultat obtenu par MM. de Gailhard-Bancel et Lasies. Au moins posséderonsnous, grâce à eux, une base sérieuse, fournie par les intéressés eux-mêmes, pour faire aboutir pratiquement une grande réforme, qui n’a jamais été jusqu’à présent qu’un fallacieux tremplin à l’usage des candidats radicaux et collectivistes....