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Journal des débats politiques et littéraires, 1 juin 1871

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Journal des débats politiques et littéraires
1 juin 1871


Extrait du journal

Nous détournons les yeux de l'affreux spectacle de nos ruines, et nous revenons, comme c'est notre devoir, aux affaires du jour. Ce n'est qu'en regardant au dehors que nous pouvons retrouver un peu de li berté d'esprit. Malheureusement nous sommes en pro vince. Nous nous trouvons isolés de la nouvelle capitale de la France, et nous n'avons que l'écho affaibli des grandes dis cussions dont la salle de Versailles est, dans toute la justesse matérielle du mot, le théâtre. Nous reproduisons plus loin le compte-rendu des séances de l'Assemblée avec tout le respect qui est dû à des pièces historiques et à des docurhens officiels. Nous regrettons, en lisant les paroles émues du général Changarnier, de ne pou voir exprimer les sentimens qu'elles nous auraient inspirées ; et nous nous bornons à passer de la sténographie des séances aux actes du gouvernement, c'est-à-dire aux changemens annoncés dans le per sonnel. Il y a quelque chose que nous avons de la peine à comprendre, c'est la persistance malheureuse avec laquelle des hommes politiques ne veulent pas s'en aller avant qu'on ne les y invite. Ce serait pourtant si facile. Nous ne voulons pas être durs pour les hommes qu'on a appelés « du 4 sep tembre. » Le 4 septembre était un coup de balai nécessaire ; et, pour employer l'ex pression du plus spiritual et du plus im moral de leurs prédécesseurs en balayage, ces messieurs se sont mis du côté du man che. Quand on fera l'histoire de cette ré volution, on trouvera que ce ne fut pas le 4 septembre, mais le lendemain, qui fut un jour reprochable. Ce lendemain-là, la Ré publique pouvait être ratifiée par le pays ; aujourd'hui tout est changé. Pour le moment nous voulions seule ment parler des mutations ministérielles. Le chef du pouvoir exécutif, avec une bienveillance qui l'honore personnelle ment, mais qui n'est pas un moyen de gouvernement, paraît avoir voulu ne dé ranger personne. Il a, eh vérité, l'air de regarder le gouvernement comme une institution de Sainte-Périne. C'est très charitable , mais le pays, dans l'état où il est, réclame des médecins et des chi rurgiens et non pas des invalides. La poli tique a ses blessés comme la guerre ; or, il est certain que beaucoup des hommes aux quels le chef du pouvoir persiste à laisser leurs fonctions ont cessé de pouvoir les remplir. A tort ou à raison, ils ont perdu, absolument perdu, la confiance publique ; et nous sommes très modérés dans l'ex pression, ou plutôt dans la traduction de ce sentiment. Encore une fois , nous ne voulons pas récriminer. Quelques uns des hommes que tout le monde désigne ont pu être animés des meilleures intentions ; il y a un lieu bien connu qui en est pavé. Mais ils n'ont pas réussi. La fonction de ceux qui gou vernent est de réussir ; on les prend pour cela....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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