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Journal des débats politiques et littéraires, 10 février 1855

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Journal des débats politiques et littéraires
10 février 1855


Extrait du journal

» Cette situation étrange et lâcheuse semble d'abord inexplicable quand on compare le peu de monde que réclame le service public avec les grandes récom penses qui'y sont attachées, avec lé mérité et l'activité de notre pays. Est-il donc après tout si difficile de réu nir douze ou quatorze hommes de la même opinion politique dans le même cabinet, et de les choisir cha cun eu vue de la tâche spéciale qu'il aura à remplir î La véritable réponse à cette question, c'est que le re mède est dans les mains de la nation, et que c'est ia nation surtout qui est à blâmer si elle ne possède pas un gouvernement puissant, capable et efficace. II vaut peut-être la peine dans ce moment d'examiner les cau ses qui nous ont mis dans cette position et qui dimi nuent les ressources du recrutement ministériel. La Chambre des Communes, choisie par ie peuple, est la base de notre système politique et le premier degré qu'ait à franchir tout homme qui aspire aux honneurs de la vie politique. Comme un siège dans la Chambre des Communes e&t la condition indispensable d'une place dans les conseils du gouvernement, le choix de la Couronné ou du ministre chargé de composer un cabinet ne porte pas sur tout le cabinet, mais sur les six cent cinquante-six personnes réunies dans le pa lais de Westminster. Sur ce nombre, un tiers au moins appartient a des partis inconciliables; un autre tiers est impossible pour diverses raisons; et en définitive cous doutons qu'il y ait cent membres de la Chambre des Communes qui possèdent les qualités requises pour le service public. Ce nombre serait même encore très réduit si nous en étions les hommes voués à des professions actives ou à des affaires qui deman dent une attention et un travail de chaque jour. Nous exigeons d'unbomrae qui doitdevenir un des ministres de ce pays plusieurs conditions : un siège dans le Parle ment à 1 abri des chances d'une réélection, une position indépendante, du loisir pour consacrer chacune de ses heures au service public, un certain talent oratoire qui ne se trouve pas toujours réuni à la capacité ad ministrative, une connaissance pratique des affaire" un caractère sans tache et des qualités personnelles eminentes. Si on les juge à ce programme, qui n'est pourtant pas exagéré, combien d'hommes ont été envoyés par les électeurs au Parlement que l'on doive regarder comme capables d'exercer la puissance et de porter la responsabilité du gouvernement? Si le pays se plaint (et îj se plaint aujourd'hui avec raison qu'il a plus de peine à trouver des hommes capables de con duire ses affaires que les grandes Compagnies et les associations qui jouent un rôle si important dans l économie de la. société anglaise, et que le gouverne ment du pays appartient à quelques familles aristocra tiques), la véritable cause de cette situation, c'est que les électeurs n ont pas envoyé au Parlement un nombre suffisant d nommes capables de disputer ou de partager cette influence et de devenir les gouvernans de l'An gleterre. Elever la position morale de la Chambre des Communes est un préliminaire indispensable au perfectionnement du gouvernement. S'il y a rareté d hommes d'Etat et de chefs qui possèdent la confiance et le respect du pays, la faute eu appartient d'abord à ceux à qui la loi attribue le choix de nos représentai, car c'est parmi ces représentai que l'on doit prendre les chefs au gouvernement. La question .n'est pas de savoir si l'on pourrait trouver de meilleurs ministres daus la Cbambre des Communes, car une fois qu'ils eu font partie ou peut laisser aux hommes émiuens le soin d'y conquérir leur influence légitime, de s'v faire la place qui leur convient. Les électeurs ouvrent seuls aux citoyens la carrière de ia vie publique; or ie droit...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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